Comme chaque année, le 5 octobre commémore la journée mondiale de l'enseignant. L'occasion de fêter nos professeurs et leur rendre hommage pour le travail considérable accompli dans le développement de la société, tant au niveau éducatif que pédagogique. Les conditions de travail des enseignants au Maroc, surtout dans le secteur public, restent à désirer comme en témoignent plusieurs manifestations de mécontentement observées ces 4 dernières années. Le manque de motivation en est la principale cause. Ainsi pour fêter la journée mondiale de l'enseignant, les professeurs du ministère de l'Education nationale titulaires de diplômes tiennent une grève nationale de 3 jours (les 5, 6 et 7 octobre) accompagnée d'un sit-in devant le siège du ministère de tutelle à Rabat. Photo : Mounir Mehimdate Le sit-in, tenu ce lundi 5 octobre, a connu la participation d'une soixantaine d'enseignants venus un peu partout du Royaume. « Le nombre aurait été un peu plus important si la pandémie du Covid-19 n'existait pas », nous assure un enseignant venu de Nador et membre de la Coordination nationale des enseignants du ministère de l'Education nationale titulaires de diplômes. Leur revendication ? Le droit à la promotion et au changement de cadre de rémunération. Un droit garanti dans le secteur de l'éducation depuis l'indépendance du pays, avance notre interlocuteur, soulignant que « les fonctionnaires du secteur bénéficiaient automatiquement d'une promotion administrative suite à leur obtention d'une attestation académique délivrée par les universités marocaines (Licence, Master ou équivalent) ». Pour cette catégorie d'enseignant, ce n'est pas la compétence qui manque, mais le manque de volonté politique pour la résolution de leur dossier. Il explique cela par le fait que plusieurs enseignants du primaire et du collège, titulaires de hauts diplômes, « sont toujours appelés à enseigner dans les lycées, ce qui est une reconnaissance claire de leurs compétences et du niveau de certificats délivrés par les universités marocaines ». Photo : Mounir Mehimdate Toutefois, le département de Said Amzazi refuse pour le moment de leur accorder la promotion qu'ils réclament, ce qui provoque chez eux un sentiment « d'injustice » se désole notre interlocuteur, notant que « cette injustice persistera, tant qu'on n'est pas officiellement et légalement promus, et que la modification de notre cadre administratif n'est pas encore effectuée ». Tout en tenant comme responsable le gouvernement et la tutelle de ce que cette « obstination » aura comme impact négatif, la Coordination nationale des enseignants du ministère de l'Education nationale titulaires de diplômes, demande d'accélérer le règlement du dossier des diplômés du secteur de l'éducation nationale, un règlement global et équitable avec un impact administratif et financier. Photo : Mounir Mehimdate La coordination condamne par ailleurs toutes les formes de restrictions pratiquées par le gouvernement et le ministère de l'Education nationale sur les grévistes à travers la déductions injuste et arbitraire sur les salaires, et en considérant l'exercice du droit de grève comme une absence injustifiée.