Lors de sa réunion hebdomadaire tenue à distance le jeudi 17 décembre, le bureau national du syndicat national de l'enseignement (SNE) sous la bannière de la Confédération démocratique du travail (CDT), s'est arrêté sur la situation nationale et éducative au Royaume, annonçant ainsi un sit-in mardi 22 décembre au siège du ministère de l'éducation nationale à Rabat. La raison de cette escalade intervient suite à l'arrêt du dialogue entre le ministère de l'éducation nationale et le syndicat de l'enseignement, nous affirme Abdelghani Raki, secrétaire général du syndicat national de l'enseignement affilié à la Confédération démocratique du travail (CDT). « Nous nous sommes pas assis à la table de dialogue avec le ministre de l'éducation depuis le 25 février 2019. Cela fait presque deux ans. Et pendant ces deux ans, d'autres problèmes sont apparus à cause du manque de dialogue justement. Outre plus de 23 dossiers revendicatifs des employés du secteur de l'enseignement qui sont déjà en attente de résolution sur la table du ministre depuis bien avant l'arrêt du dialogue », confie le syndicaliste à Hespress Fr. Même les dossiers revendicatifs pour lesquels la tutelle avait fait des promesses n'ont pas été résolus, poursuit Raki, déplorant que « le ministère de l'éducation nationale n'ait pas tenu ses engagements ». La centrale syndicale avait adressé une correspondance au chef du gouvernement, Saad Dine El Otmani à ce sujet mais aussi au ministre de l'éducation nationale, Said Amzazi, assure notre source mais aucune réponse ne leur a été donnée en retour. « C'est le silence radio », dit-il. Toute cette situation a instauré une certaine « congestion chez les fonctionnaires du secteur de l'éducation nationale », regrette le syndicaliste, qui fait noter que « malgré les nombreuses grèves que nous avons observées, et les sit-in que nous avons organisés devant le conseil administrative et les AREF, aucune réaction n'a été manifestée de la part du ministre. Il nous reste donc que cette option d'escalade à savoir la tenue d'une manifestation devant le siège du ministère de l'éducation nationale à Rabat. Et s'ils ouvrent les portes du ministère nous allons protester à l'intérieur ». Concernant les 23 dossiers toujours en stand-by, évoqués par Raki, il y en a qui ont été plus au moins résolus, et d'autres dont la tutelle a promis la résolution définitive par le biais de décrets ministériels mais toujours rien, tandis que d'autres, déjà débattus lors de précédentes rencontres, n'ont toujours pas connu de retour du ministère. Ainsi, dans une lettre qui date du mois de novembre, les deux branches syndicales ont demandé la régularisation immédiate de la situation financière tardive des diverses catégories éducatives ainsi que la compensation financière pour les zones reculées et le logement. Accélérer l'ouverture d'un dialogue sérieux et responsable qui conduit à la mise en place d'un statut de base juste et équitable, et l'intégration des enseignants dits « contractuels », sont également des demandes pressantes du côté des deux syndicats. Ils demandent pareillement à leur tutelle la finalisation de toutes les questions en suspens des professionnels du secteur de manière à assurer des réponses aux demandes justes et légitimes des travailleurs de l'éducation toutes catégories confondues (assistant(e)s techniques, assistant(e)s administratifs, enseignants dits de la cellule 10, les hors échelles ....). Dans ce contexte de pandémie, et vu les dernières décisions du ministère qualifiées d'« irréfléchies » et « irresponsables » par les professionnels du secteur mais aussi par les parents d'élèves, les deux branches syndicales « refusent la politique de fuite en avant adoptée par le gouvernement et la direction de la tutelle sous prétexte de pandémie, et demandent de mettre un terme à la gestion unilatérale par le ministère de l'éducation nationale et la panique qui en a résulté et qui risque de s'accentuer avec la hausse des cas au sein des établissements scolaires ».