Après la polémique déclenchée par la signature de l'accord tripartite entre le Maroc, Israël et les Etats-Unis par Saad Dine El Otmani, chef du gouvernement et secrétaire général du Parti de la justice et du développement, le PJD avait appelé à une session extraordinaire du Conseil national du parti. Cependant, l'événement a été reportée au dernier moment. Driss El Azami, le président du Conseil national du PJD, a choisi d'annoncer, tard dans le nuit de vendredi à samedi, d'annoncer le report de la session extraordinaire soulignant que cette décision était basée « sur la demande de plusieurs membres du parti », notamment de l'ancien secrétaire général du parti, Abdelilah Benkirane, en accord avec le Secrétariat général. Selon la même source, la procédure de la prise de décision du report a respecté les règlements en vigueur au sein des organes du parti. Les informations récoltées par nos confrères d'Hespress indiquent également que Saad Dine El Otmani a menacé de démissionner du parti en cas de pression exercée sur lui, soulignant lors de la dernière réunion du Secrétariat général et auprès de l'équipe parlementaire qu'il porte la responsabilité de signer cet accord et qu'il exerce ses fonctions d'homme d'Etat. Selon des sources au sein du parti, El Otmani s'est adressé aux représentants du parti. « J'assume ma responsabilité en tant que chef du gouvernement du Royaume du Maroc », a-t-il expliqué avant de dévoiler « avoir pensé à soumettre ma démission du Secrétariat général afin d'éviter toute gêne de la part d'un membre du PJD ». Ainsi, le parti se trouve « dans une véritable impasse organisationnelle », selon les mêmes sources qui confirment ainsi que le PJD avait maintenant deux options: la première repose sur le soutien à EL Otmani, mais cela serait considéré comme un soutien à la normalisation avec Israël , indiquant que cette approche aurait fait perdre une grande partie de sa base électorale dans une année d'élection. D'un autre côté, certaines auraient rejeté la démarche consistant à soutenir pleinement le Secrétaire général et le chef du gouvernement, notant qu '« il s'agit d'un chèque en blanc pour le secrétariat général du parti qui navigue à vue depuis qu'il a assumé la passation de pouvoir avec Abdelilah Benkirane ». Il est à noter que Driss El Azami a publié un communiqué, samedi, dans lequel il a révélé que le report est intervenu à la demande de certains membres suite aux derniers développements sur la scène politique nationale. «Il était plus opportun de reporter cette session à une date ultérieure afin de disposer du temps nécessaire pour bien assimiler ces développements et laisser mûrir les conditions d'un débat serein et responsable à l'intérieur des organes du parti pour le bien du PJD et dans l'intérêt supérieur de la nation», indique-t-il.