Les arrestations de journalistes se multiplient en Algérie et la presse sous toutes ses composantes, s'inquiète de l'oppression dont elle est victime. Les autorités démentent toute entrave, assurant au contraire, par la voix du ministre de la Communication, Ammar Belhimer, qui ô paradoxe, est un ex-journaliste, que l'Etat algérien soutient « puissamment » la liberté de la presse. L'Algérie figure à la 146e place (sur 180) du classement mondial de la liberté de la presse 2020 établi par RSF, qui l'étiquette ainsi. « Dans un contexte politique assez instable, la liberté de l'information en Algérie demeure fortement menacée. Les autorités continuent à verrouiller le paysage médiatique avec de nombreux procès intentés contre des journalistes. Sous pression judiciaire, la presse algérienne peine à remplir sa mission ». Pour Maître Bouchachi, un ancien président de la Ligue algérienne des droits de l'Homme (LADH), « il n'existe pas de volonté réelle d'aller vers un changement, une ouverture et un Etat de droit. Le pouvoir en place n'a pas la volonté de réconcilier les Algériens et d'aller vers une autre Algérie. Au contraire, c'est le statu quo ». L'écrivain Tahar Taouil estime que les Marocains dans leur relation avec l'Algérie font la distinction entre le régime et le peuple, « car leur relation avec le peuple frère algérien est basée sur une fraternité solide. Mais les médias algériens s'éloignent du peuple, pour s'identifier complètement au système. Ce dernier en devient leur cerveau qui pense à leur place. Les médias en Algérie sont la voix qui parle en son nom. Selon un article de l'écrivain sur le secret de la mobilisation de la télévision algérienne envers le Maroc, « La bataille du peuple algérien n'est ni contre le Maroc ni contre les Marocains, mais avec son quotidien et l'augmentation des prix. L'écrivain estime dans son article qu'il vaut mieux que les journalistes de la télévision algérienne » se concentrent sur cette » bataille de la subsistance, s'ils veulent vraiment être fidèles envers le peuple algérien et en osmose avec leur profession et leur conscience. Le Maroc qu'ils considèrent comme un » ennemi occupant « , pour sa part continue de développer ses provinces sahariennes et profiter de la stabilité, de la sécurité et de ce développement justement ». « Quiconque regarde la télévision algérienne ces jours-ci, supposera que le « pays au million de martyrs » vit dans un état de guerre absolu. La télévision algérienne n'a rien d'autre que de se préoccuper que d'attaquer le Maroc, en lui apposant les attributs acerbes. La chaîne de télévision officielle en Algérie est devenue un « média de guerre », littéralement à l'encontre du Royaume, mais c'est une « guerre par procuration ». Ce n'est pas étonnant, car les médias y sont contrôlés par les militaires, tout comme les affaires politiques, économiques, sociales, culturelles et autres du pays … ». Et Taouil de renchérir, « il semble que des ordres aient été donnés aux directeurs des chaînes de télévision algériennes afin de diriger leurs «canons verbaux» au-delà de leurs frontières occidentales tracées par le colonialisme. La raison se trouve dans « Guerguerat ». L'Armée algérienne (ANP) s'est sentie frustrée par l'échec du Polisario et surtout du soutien international suite à l'intervention militaire pacifique marocaine ». Puis triant dans le volet diplomatique, il poursuit, « Les ouvertures de consulats généraux dans les villes sahraouies dans nos provinces du Sud y sont également pour beaucoup dans cette colère à moitié refoulée provoquée par l'opération des Forces Armées Royales (FAR) à Guerguerat ». Et de définir la stratégie de la télévision algérienne qui s'appuie dit-il « sur deux méthodes dans sa guerre des mots contre le Maroc. La première est de répandre des rumeurs et des mensonges en affirmant qu'il y a des attaques quotidiennes de militants du «Polisario» contre les FAR. Des allégations loin d'être une réalité. En témoignent les nombreux correspondants des médias étrangers au Maroc et la Minurso bel et bien présents sur le terrain ». La télévision algérienne continue-t-il « s'appuie souvent sur des vidéos floues filmées par téléphone portable, pas précises et non définies ni dans le temps ni dans l'espace, ne reflétant pas de zones ciblées au Maroc par le « Polisario ». Bref de fausses images souvent tournées dans d'autres zones de conflit ayant la même géographie pour induire l'opinion publique en erreur et convaincre que le rejeton d'Alger a tenu amplement sa promesse quant au cessez-le-feu qu'il ne reconnait plus et son soi-disant état de guerre et qu'il nous inflige. Cela s'appelle prendre ses rêves pour de la réalité et c'est normal qu'on berce dans des présomptions, illusions et autres chimères ». La deuxième méthode utilisée par la télévision algérienne, selon Tahar Taouil, « le verbalisme envers le Maroc qui passe par un dictionnaire manquant de diplomatie reniant les liens de fraternité, de sang et de lutte commune. La télévision algérienne n'a d'autres vocabulaires que « régime d'occupation », « armée d'occupation », « agression », « décolonisation » et autres sobriquets et expressions tirées du dictionnaire militaire des années soixante qui font imaginer à l'auditeur que la « République Algérienne Démocratique Populaire » est colonisée par un « ennemi », dont le nom est « le Royaume du Maroc » ! Dans les médias, dira encore Tahar Taouil on distingue deux sujets : la fonction informationnelle, analytique et critique, et le processus de recrutement, d'expédition et de «propagande». « Ce que la télévision algérienne pratique ces jours-ci relève de la deuxième catégorie, qui est loin de l'impartialité et de l'objectivité. Il est vraiment honteux qu'un groupe de professionnels des médias algériens ait utilisé cette campagne « agressive », incompatible avec la déontologie et envers le destinataire qui du reste fait la part des choses, et sait faire la différence entre l'actualité et la rumeur, entre la vérité et le mensonge, la réalité et la propagande, nul n'est plus duper de nos jours ». Or les journalistes de la télévision algérienne ne pratiquent pas l'analyse et la critique, car ils ne peuvent pas prendre une certaine distance avec l'armée, ses commandements et ses directives. Et de poursuivre « un témoin parmi son peuple, le journal algérien «Al-Chorouk» nous apprend que les prix des denrées alimentaires continuent d'augmenter sur le marché algérien, à un moment où de nombreuses familles se plaignent du bas niveau de vie, de la baisse du pouvoir d'achat et de la faiblesse des salaires. Matériaux, problèmes de transport, effondrement du dinar algérien … et ainsi de suite ». Et de faire la comparaison « Paradoxalement, tout citoyen marocain, résident ou touriste peut voyager librement – en dehors du contexte de la pandémie du « coronavirus » – de Tanger à l'extrême nord jusqu'à la ville de Dakhla à l'extrême sud, en passant par Tarfaya, Laâyoune, Smara et Boujdour … Au cours de son parcours le voyageur aura tout à loisir d'acquérir les denrées alimentaires qui sont présentes en grande abondance sur les marchés et les magasins à des prix raisonnables, plus de la moitié moins chers que ce qui est disponible en Algérie ». Le comportement des journalistes de la télévision algérienne n'est pas un cas isolé. Le Conseil national des journalistes algériens (autre voix de son maître avec l'APS) ne s'est gêné pour s'en prendre au Maroc, à travers des programmes télévisés et des déclarations récitant les mots endoctrinés et chuchotés. Et puis parlons-en du séparatisme qu'ils défendent ! « Pourquoi les médias algériens ignorent, la question de la « Kabylie » désireuse d'établir un » Etat » amazigh indépendant, exigeant la séparation et l'autodétermination ? Qui parle en Algérie du « gouvernement » en exil dirigé par Farhat Mehenni ? et pourtant ce sont là leurs plus de cinquante ans de lutte. Nombre de leurs penseurs et militants ont été assassinés soit par le régime militaire ou par des groupes islamiques armés en Algérie. Mais le peuple algérien n'est pas niais et constate avec amertume que d'un côté au nom de la « défense de la liberté des peuples » le régime algérien se voue corps et âme au front «Polisario», qu'il a conçu et enfanté et d'un autre côté, nie la volonté du peuple de «Kabylie» (1/3 de la population dix millions d'habitants) ». Et Taouil de conclure « Le chercheur et expert en géostratégie Cherkaoui Roudani avait raison de dire « Nous ne sommes pas avec la séparation des« tribus », car le Maroc est un Etat unitaire et il restera unitaire, car nous ne voulons pas diviser le nord de L'Afrique en faux Etats, et l'Algérie doit savoir que le Maroc tient à sa sécurité et à sa stabilité … ». Comme le dit le proverbe : « Si votre maison est en verre, ne jetez pas de pierres sur les maisons des autres ! ».