La 12 novembre dernier, soit la veille de l'intervention des Forces armées Royales à Guerguarat pour mettre un terme au blocage imposé par la polisario, et rétablir un flux sécurisé des personnes et marchandises dans ce passage, l'ambassadeur de l'Afrique du Sud à l'ONU Jerry Matthews Matjila, adressait une missive au Conseil de sécurité où il assurait que Pretoria continue de considérer le dossier du Sahara « comme une question de décolonisation». Réaffirmant « le soutien de son pays à l'autodétermination», le diplomate a réitéré la position de son pays par rapport à la question. « Conformément à la position de l'Union africaine (UA), nous demandons aux parties de reprendre d'urgence les négociations, sans conditions préalables et de bonne foi, sous les auspices du secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, tandis que le Conseil de sécurité reste saisi de la question, en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable », a-t-il soutenu. L'acte aurait pu paraître anodin de la part d'un pays qui s'est, de tout temps, rangé du côté de la thèse séparatiste, mais pas quand il survient dans un timing particulier. En effet, depuis mardi 1er décembre, l'Afrique du Sud assure la présidence mensuelle tournante du Conseil de sécurité des Nations Unies, pour une durée d'un mois. Un mandat que Pretoria aurait tenté de mettre à profit pour remettre la question du Sahara sur la table, et défendre des positions pro-séparatistes. Dans un communiqué publié à la veille de cette « prise de service », le ministère sud-africain des affaires étrangères donnait un aperçu de sa feuille de route lors de ce mandat. « Au cours de ce mois, l'Afrique du Sud se concentrera sur le renforcement de la coopération entre l'Union africaine (UA) et les Nations Unies (ONU) et soulignera l'importance d'une approche proactive du maintien de la paix et de la sécurité internationales, en particulier en attirant une plus grande attention sur la diplomatie préventive, ainsi que la reconstruction et le développement après un conflit », souligne le communiqué. Il précise à cet égard, que deux débats virtuels doivent être présidés, les 3 et 4 décembre, par respectivement la ministre Naledi Pandor et le président Cyril Ramaphosa, soit deux fervents défenseurs de la cause perdue du polisario et qu'ils auraient très bien pu aborder. Mais il semblerait que ce ne sera pas le cas. Selon l'agenda des travaux du CS pour le mois de décembre, la question du Sahara marocain n'est pas à l'ordre du jour. Les efforts sud-africains n'auraient donc abouti à rien, la question de l'intégrité territoriale du Royaume, et plus récemment son intervention pacifique à El Guerguarat, jouissant d'un large soutien à l'international, au vu de la justesse de sa cause et de la pertinence de sa réaction.