A l'initiative de la Fondation pour la Sauvegarde du Patrimoine Culturel de Rabat, et en partenariat avec le ministère de Culture, de la Jeunesse et des Sports, l'UNESCO et le Conseil international des Monuments et des Sites (ICOMOS), une rencontre scientifique s'est tenue, ce jeudi à Rabat, à l'adresse des opérateurs et professionnels du domaine. Sous la thématique « L'étude d'impact patrimonial: un outil de protection et de sauvegarde du patrimoine mondial », cette rencontre a pour but d'opérer des échanges, de partager des avis et des expériences, en matière de moyens de sauvegarde et de préservation des patrimoines culturels, en application des dispositions de la convention de 1972, concernant la protection du patrimoine mondial culturel et naturel, notamment celles ayant trait aux aspects préventifs et prédictifs de la gestion et ce, conformément aux recommandations de l'UNESCO. La rencontre a été organisée au profit des gestionnaires des sites classés patrimoine mondial, aux acteurs locaux en charge de l'aménagement du territoire, aux ONG intéressées et des professionnels concernés tels les architectes et urbanistes opérant dans le domaine. Elle a principalement comme objectifs : – d'apporter davantage de connaissances et d'expériences aux participants quant aux critères de gestion des sites du Patrimoine Mondial, notamment avec l'examen des études réalisées ; – de leur permettre la mise en œuvre des orientations relatives aux études d'impact requises pour la préservation du patrimoine culturel mondial à la lumière d'expériences et de cas d'école internationaux ; – de développer et de renforcer les connaissances et les pratiques des opérateurs et intervenants nationaux. Pour ce faire, sept experts internationaux d'origines et d'expériences diverses ainsi que cinq spécialistes nationaux, ont été invités pour animer deux panels, le premier portant sur le patrimoine mondial et les études d'impact patrimonial, le second sur l'expérience des études impacts patrimoniaux menées dans le monde. Cette journée scientifique a été sanctionnée par une série de recommandations, dont l'intégration dans la législation marocaine, notamment la loi n° 22-80 relative à la conservation des monuments historiques et des sites, des dispositions régissant le patrimoine mondial et les études d'impact sur le patrimoine et la mise en place d'un cadre réglementaire définissant les responsabilités et les procédures pour mettre en œuvre les EIP, les critères et le périmètre d'éligibilités des projets à soumettre à ces études, et les modalités d'agrément des bureaux d'études et/ou de conseil habilités à réaliser ces études. Il s'agit aussi de prévoir un mécanisme de financement des EIP garantissant l'impartialité de leurs auteurs, de se rapprocher aux organes consultatifs du centre du patrimoine mondial pour s'inspirer des bonnes pratiques en matière d'évaluation des impacts dans les villes du vingtième siècle, d'intégrer les études d'impact patrimonial et les notions du Paysage Urbain Historique dans le cursus de formation des métiers en relation avec la gestion du patrimoine et de renforcer les capacités des intervenants opérant dans le domaine du patrimoine mondial. Pour rappel, lors de son dernier conseil d'Administration, la Fondation pour la Sauvegarde du Patrimoine Culturel de Rabat, avait placé cette priorité au cœur de son plan d'actions au titre de l'année 2020 pour permettre aux gestionnaires des sites classés patrimoine mondial, aux acteurs locaux en charge de l'aménagement de territoire, aux ONG ainsi qu'aux professionnels œuvrant dans ce domaine de renforcer leur expertise dans le domaine.