Le ministre de l'Economie, des Finances et de la réforme de l'Administration Mohamed Benchaaboun a présenté le projet de loi de finances (PLF) au titre de l'exercice 2020/21. Une copie qui ne fait pas l'unanimité au sein de la classe politique nationale. Les partis de l'Istiqlal (PI) et de l'authenticité et de la modernité (PAM), ont fait part de leur « déception » face à l'absence d'une « vision politique », et des choix ultralibéraux qui « restent en deçà des aspirations des Marocains ». Ainsi, lors de sa réunion hebdomadaire, tenue sous la présidence du Secrétaire Général, Nizar Baraka, le Comité Exécutif du PI a qualifié le PLF2021 de de projet «hybride et sans identité claire». Selon le PI, le PLF 2021 «a anéanti l'espoir et les grandes aspirations des citoyens et des entreprises », car, estime-t-il, il n'a pas été «en mesure de créer les ruptures nécessaires pour cette crise multidimensionnelle». Choix ultralibéraux Ce projet ne propose pas d'alternative innovante pour réaliser «un véritable décollage économique et assurer une protection sociale aux citoyens», ont indiqué les Istiqlaliens, pour qui le PLF «démontre l'incapacité constante du gouvernement à gérer la crise sanitaire et ses répercussions économiques et sociales qui sont maintenant à leur phase de démarrage». Un autre point critiqué par le PI, ce qu'il a appelé «l'agression continue du gouvernement visant le pouvoir d'achat des Marocains, surtout ceux issus de la classe moyenne». Il a, en ce sens, condamné le recours de l'Exécutif aux poches des citoyens pour surmonter son déficit politique et financier, surtout que la classe moyenne connaît actuellement un grave déclin, tout comme les petites et moyennes entreprises qui ont besoin de soutien aujourd'hui, plus que jamais auparavant. Les Istiqlaliens ont, de même, dénoncé les politiques et choix ultralibéraux portés par le PLF 2021, sachant que «la crise sanitaire a prouvé que ces orientations n'ont plus d'avenir à l'échelle nationale et internationale». Ces choix, ont-ils souligné, ne traduisent pas la volonté de consolider la souveraineté nationale dans les domaines stratégiques, comme assurer la sécurité hydrique, énergétique et alimentaire, ou encore garantir une bonne transition numérique. Pour le parti de la Balance, l'exécutif s'est contenté des «recettes préfabriquées», au lieu de faire preuve d'innovation, dans une totale incompréhension des directives contenues dans le discours royal devant le parlement. Le PI aborde également la «faillite» du gouvernement concernant la réforme globale des régimes de retraites, l'accusant de vouloir «transmettre les crises au prochain gouvernement». Manque de vision politique Dans le même ordre d'idées, le PAM assure que l'Exécutif, a encore une fois, usé d'arguments tentant de justifier «le manque de vision politique». Le gouvernement est «incapable de faire face aux développements, auxquels s'ajoute le défi de l'épidémie de Covid-19». «A l'heure où le monde et le Maroc traversent une crise exceptionnelle, due à une épidémie exceptionnelle, dont les répercussions ont touché tous les aspects de la vie des citoyennes et citoyennes, le gouvernement n'a trouvé aucune gêne à présenter une facture financière ordinaire qui ne s'écarte pas des directives des lois financières précédentes , là où la volonté de préserver les équilibres financiers au détriment de décisions audacieuses et de réaménagement des priorités, et au détriment de la création de solutions efficaces pour faire face aux crises », a fait observer le parti au tracteur. Dans son PLF, l'Exécutif «s'est appuyé plutôt sur de fausses hypothèses et attentes qui ne prennent pas en compte la réalité de la crise », a indiqué le PAM, pour qui, cela «confirme de manière tangible que ce gouvernement n'est pas qualifié pour gérer les problèmes et les affaires des citoyens».