Les drames de pédophilie, de viols et de meurtres d'enfants auxquels ont assisté les Marocains ces derniers mois ont bousculé l'opinion publique. Dans une analyse sur ce triste constat, Jaouad Mabrouki, psychiatre, chercheur et expert en psychanalyse de la société marocaine et arabe, s'est penché sur un autre fléau représenté par le mariage des mineurs. « Il est vrai que ces crimes étaient imprévisibles et insoupçonnables et nous les avons appris brutalement, comme un coup de tonnerre dans un ciel serein. Mais qu'en est-il des crimes prévisibles, préparés, autorisés légalement « le mariage des filles mineures » ? » se demande le psychanalyste. Pour y répondre, Mabrouki donne l'exemple d'une « fille de 17 ans, sans aucune expérience de la sexualité, de la grossesse, de la maternité, et qui pourtant doit subir toutes ces épreuves éprouvantes. Elle se retrouve malgré elle dans le lit d'un brut plus âgé qu'elle, à subir un viol, un traumatisme déchirant qui l'accompagnera toute sa vie. Un viol avec l'assistance et la bénédiction des parents, de la famille, de la société et de la justice ! » Alors qu'elle est chaque nuit la victime d'un viol « halal » selon Mabrouki, la journée elle est livrée aux bonnes mains de la belle-mère qui viole son enfance, son innocence afin de la dresser à l'obéissance et aux travaux domestiques pour être une bonne « Bonne» la journée et une « bonne prostituée mineure la nuit». Tout ceci se passe sous le signe du « HALAL« et du respect des droits de l'enfant à la façon marocaine, se désole-t-il. Jusqu'à quand allons-nous perpétuer ces crimes, ces viols de l'enfance ? Toute la société réclame la condamnation à mort du pédophile, soulève Mabrouki. Mais qu'en est-il alors du pédophile halal ? Faut-il également le condamner à mort ? Qu'en est-il de ses complices, les parents de la fille, les invités célébrant le viol les adoules qui rédigent l'autorisation du viol de ces petites filles? Faut-il tous les condamner à mort se demande le psychiatre. « Non bien sûr » répond Mabrouki, car pour lui, » il est bien plus simple de condamner ces petites filles à mort, les enterrer vivantes dans le lit des pédophiles halals, les enterrer sans cercueil dans le cimetière de la belle mère, l'ange diabolique ! « . Mais pas que ! Mabrouki aborde le sort de » l'enfant du viol halal« . « Lorsque ce malheureux enfant arrive au monde, son petit corps est placé entre les mains d'une petite fille-mère, il se prend pour une poupée prétendant téter un sein immature d'une fille innocente et il ignore qu'elle est en fait sa propre mère. Mais pas comme toutes les mamans. Elle, elle est une mère mineure violée halal ! » dit-il. Ainsi, le destin pour eux deux « des mal partis dans la vie», selon Mabrouki, qui seront à l'origine d'une génération « mal parti ». En guise de conclusion, Jaouad Mabrouki rappelle que le 11 octobre est la journée internationale de la fille. « Mais je ne suis pas sûr que nos petites filles marocaines soient concernées par cette journée, étant donné qu'elles sont violées halal » conclut-il.