Le 2 septembre 2020, sur fond de guerres intestines, clap de fin de tournage pour le "Collectif des défenseurs sahraouis des droits de l'homme" (CODESA), sur lequel Aminatou Haidar avait régné sans partage pendant pas moins de 15 ans. Il se murmurait alors qu'en guise de désamour, le séparatiste de l'intérieur, Ali Salem Tamek s'apprêtait à monter sa propre association, refusant que Haidar puisse continuer de puiser dans la caisse noire du collectif qu'alimentaient si généreusement les Services secrets algériens. Rien n'allait plus entre les deux tourtereaux et la guerre ouverte, n'en devint que plus évidente. Dans cette tourmente, la bonne dame, avec le concours évidemment du DRS-DSS décidément bien versatile, de lui piquer l'idée et de déclarer la dissolution de CODESA. Puis vint ce fameux dimanche du 20 septembre où, sous le regard des autorités, une quarantaine de personnes se réunissaient à Laâyoune dans le domicile de Haidar pour constituer illégalement « L'Instance sahraouie contre l'occupation marocaine », sans autorisation et surtout défiant l'état d'urgence sanitaire qui interdisait de tels rassemblements. Les participants, des militants indépendantistes sahraouis, dont des employés marocains de la fonction publique et commerçants ayant pignon sur rue, désignent un bureau exécutif, composé de 16 personnes, 12 hommes et 4 femmes dont Aminatou Haidar en tant que présidente. Tout ce beau (et triste) monde est du coup ciblé par la justice marocaine. C'est ainsi que le mardi 29 septembre 2020, le procureur général du Roi près de la cour d'appel de Laâyoune diffuse dans la soirée un communiqué où il est annoncé, l'ouverture d'une enquête judiciaire sur la tenue du congrès constitutif de «l'Instance sahraouie contre l'occupation marocaine» (Isacom), sans toutefois citer de noms mais on s'en doute, Aminatou Haidar doit faire partie intégralement du lot de justiciables visés. Le peuple marocain actait avec cette création, une structure fantoche, illégale, non autorisée réputée être à la solde d'Alger qui prône ouvertement le séparatisme et s'attaque à la sacralité du Royaume et à son intégrité territoriale. Pour le Parquet cette enquête judiciaire se justifie par la gravité politique de cet acte impardonnable qui représente, selon la loi, une atteinte directe à l'intégrité territoriale du Royaume et comporte des incitations claires à commettre des actes contraires au Code pénal. Elle permettra « de prendre les mesures juridiques adéquates pour préserver l'ordre public et donnera lieu à la sanction juridique pour atteinte à l'intégrité territoriale du Royaume, avec effet de dissuasion à la fois publique et privée garantissant la préservation des constantes nationales », précise ainsi le procureur général du Roi près de la cour d'appel de Laâyoune dans son communiqué. Pour le peu de participants à cette « Assemblée constitutive » on peut dire que désavouée par les « séparatistes de l'intérieur », ou ce qu'il en reste, Aminatou Haidar doit dorénavant composer avec la justice marocaine qui cette fois ne lui fera, ni de cadeaux ni de fleurs. Il est comme qui dirait, que le projet Isacom se voulant être un relais des séparatistes dans les provinces du Sud marocaines, est un mort-né qui pourrait fort le payer cher avec la vindicte féroce de ses sponsors déçus de voir son activisme réduit à néant avant-même que d'avoir entamé la partie. Qu'à cela ne tienne ! Hespress Fr a joint Mohamed Taleb, membre du Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes (CORCAS) qui nous a éclairé sur nombre de questions qui taraudent l'esprit du Marocain. A cet égard, il a estimé qu' « attacher trop de l'importance à cette affaire ne faisait qu'offrir une caisse de résonnance aux relais du Polisario dans nos provinces du Sud, au Maroc et à l'international et donner une aura à Aminatou Haidar pour qu'elle se refasse une nouvelle virginité ». Puis d'ajouter, « Nous sommes un Etat de droit, notre législation permet des libertés, dont celle de l'expression tout comme elle permet des obligations. Mais pour autant, fallait-il laisser faire ? Jamais cette affaire n'aurait dû avoir lieu. Un rassemblement sans autorisation n'est pas légal dans les circonstances actuelles de l'état d'urgence sanitaire. Au constat de ce fait, un panier à salade aurait suffi à notre peine et résolu cette violation. On embarque la quarantaine des contrevenants à la loi et avec, la bonne dame qui se confond dans l'ensemble et le tour est joué ». Cela aurait été en effet, plus judicieux que d'énumérer ensuite les violations commises et ordonner une enquête sur la question. Et Mohamed Taleb d'étayer, « on a tergiversé et laissé faire. L'ONG fantoche a eu le temps de diffuser des communiqués en insultant évidemment le Maroc et a ameuté des Organisations hostiles au Royaume comme le RFK Center de Kerry Kennedy ou une ONG suédoise connue pour haïr le Royaume. Mais bon, c'est un chant du cygne et puis, on a rattrapé ». Puis passant à autre chose Mohamed Taleb poursuit « Le Maroc est conciliant et pas rancunier, la preuve parmi la quarantaine de militants séparatistes présents ce jour, nombre d'entre eux sont des fonctionnaires de l'Etat ou des commerçants. Pourtant ils sont tous connus pour être hostiles au Royaume ce sont les mêmes qui suivent Aminatou Haidar depuis qu'elle s'est lancée dans l'aventure indépendantiste à la solde des renseignements et services algériens ». Et de se questionner, « Et puis, à bien y regarder, cette Aminatou Haidar, elle a mobilisé combien de sympathisants à sa traitre cause, une quarantaine ? Laâyoune est une ville de 360 000 habitants. Même les jeunes qui à un certain moment s'y étaient collés s'en sont, in fine, désintéressés. Pour eux, les ONG, les libertés, et les belles paroles de Haidar c'était du baratin ». Le problème, Mohamed Taleb le voit à travers l'Algérie, et non le Polisario. « Si ce dernier était vraiment un front de libération nous ne serions pas en train de développer nos provinces du Sud et les bâtir d'infrastructures très avancées. Le Polisario est une entité qui n'a pas de pouvoir décisionnel pour négocier ou trouver un accord, la décision est aux mains des généraux algériens. Le Front est à la solde de ses maîtres d'Algérie et c'est là la frustration. On l'a vu dernièrement avec l'épisode de Guergarat, ils se sont comportés comme de gentils caniches et s'en sont retournés sans la +baballe+». « Aujourd'hui », nous confie le membre du CORCAS, « en Algérie on a des projets. Aussi a-t-on dans l'esprit, de faire évacuer les camps de Tindouf, le sous-sol de la région regorgeant soi-disant de richesses naturelles. Mais en réalité, le Polisario constitue pour eux, un danger et ils veulent s'en débarrasser et le chasser au-delà de leurs frontières ». L'Histoire est inexorable.