La polémique enfle de plus en plus sur la scène politique marocaine après le scandale de la CNSS. C'est un secret de Polichinelle, deux membres influents de l'exécutif marocain Mustapha Ramid, qui se trouve être le ministre des Droits de l'Homme et Mohamed Amekraz, ministre du Travail et de l'Intégration professionnelle, et Mustafa Ramid, ministre d'Etat chargé des Droits de l'Homme et des Relations avec le Parlement, en l'occurrence, n'avaient pas inscrit (où très tardivement après que le pot aux roses fut dévoilé le 19 juin) leurs employés à la Caisse Nationale de sécurité sociale. Ces deux dinosaures du PJD sont sur les réseaux la cible privilégiée du Vox populi d'un « faites ce que je dis mais pas ce que je fais ». L'affaire étant telle, qu'elle a fini par atterrir devant la Chambre des représentants et des Conseillers, mais les deux grosses pointures du PJD que sont Mustapha Ramid président de la commission d'intégrité et de transparence et le patron de la Chabiba du PJD, Mohamed Amekraz, décrié en tant que « génération nouvelle compétence » auront vite fait de trouver la faille pour esquiver la confrontation avec les parlementaires. Ce dernier a adressé un message à la deuxième chambre du parlement, transmise par écrit par son acolyte, Mustapha Ramid. La missive disait le regrettable refus du ministre du Travail de répondre à la question posée par les représentants de la Confédération démocratique du travail (CDT) sur les affaires de non-déclaration à la CNSS et pour laquelle il était concerné en premier lieu. Le ministre du Travail et de l'Intégration professionnelle n'en était pas à son premier refus de s'expliquer, il n'a pas daigné répondre à une question orale dans ce sens posé par Omar Balafrej, député FGD dans l'hémicycle de la Première chambre. Cela fait jaser énormément. Au sien du PJD les avis sont partagés et vendredi dernier, la commission d'intégrité et de transparence du PJD sans son président (Ramid) s'est réunie pour en débattre. L'état-major de la formation islamiste ne s'est pas encore prononcé sur cette question pour le moins salissante, non seulement pour les deux ministres concernés, mais aussi pour l'image du Parti de la Justice et du Développement. Les deux pointures sont en charge de deux des plus importants portefeuilles de l'exécutif. Si le premier Mustapha Ramid a failli à son devoir de défenseur des droits de l'Homme, le second n'est pas en reste, lui qui a pour mission de veiller au strict respect de la loi du travail dans les entreprises et les administrations et qui de surcroit est le patron du Conseil d'administration de la CNSS que lui octroie son poste de ministre du Travail et de l'Intégration professionnelle. En attendant au PJD on ne chante pas le même air. Les uns crient Haro sur les deux bonhommes qui ont failli et souillé un parti qui avait fait de l'éthique son fonds de commerce et demandent ni plus ni moins leur démission. Quant aux autres « Frères » ils s'en remettent à la décision du Secrétaire Général du PJD pour débroussailler cette énième affaire de scandale au sein du PJD. Curieusement le SG qui se trouve être, Saâd Eddine El Othmani, le Chef du gouvernement est pour l'heure, aux abonnés absents, sans doute, trop pris par la flambée soudaine du coronavirus (Covid-19) au Maroc. Même les partis qui gouvernent avec les « Frères » montrent des dents. C'est ainsi que, Driss Lachgar, premier Secrétaire de l'USFP a fait du rentre dedans à son allié et non moins très grand ami Mustapha Ramid en se questionnant, « Comment un ministre des Droits de l'homme peut-il être celui qui viole les droits de l'homme » allusion faite à la défunte Jamila Bachar. Ajoutant, « Il sera difficile pour un ministre chargé des droits de l'homme et des libertés d'être notre représentant dans des forums internationaux alors qu'il est le premier à faire fi de ces droits ». Pour le député PPS (opposition), Rachid Hammouti, le « gouvernement aurait dû ouvrir une enquête en vue d'éclairer l'opinion publique sur ces deux affaires ».