Dans ce contexte imprégné par la propagation du Coronavirus, l'Association marocaine des droits humains (AMDH) a choisi donner à sa Déclaration du 1er mai sous le slogan « mobilisons-nous tous pour garantir les droits au travail et assurer une protection totale contre la pandémie sur le lieu de travail« . L'association souhaite, en effet, par ce biais « attirer l'attention sur les multiples menaces qui guettent la classe ouvrière et les autres catégories d'employés, représenté par les risques résultant de la fermeture des institutions, des unités de production et de services, et de l'interruption du travail dans les ateliers de tous types ». L'AMDh appelle ainsi l'Etat à « assumer l'entière responsabilité d'assurer le respect des conditions de santé et de sécurité liées à la prévention du Covid-19 sur les lieux de travail indispensables pour la continuité du service public, et non pour forcer les travailleurs masculins et féminins à travailler dans d'autres ». A cet effet, elle érige en priorité « la garantie de tous les droits des travailleurs en matière d'indemnisation pour arrêt ou perte de travail, pour protéger les employés en premières lignes pour stopper l'avancée de cette pandémie, au détriment de leur sécurité sanitaire et de leur confort physique et psychologique ». D'autre part, l'association appelle à la mise en place de réseaux de solidarité pour les libertés et droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux dans diverses régions, en réponse collective à ce qu'elle a appelé « la répression politique et l'oppression sociale », afin d' »imposer le respect des libertés et des droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux garantis par les pactes internationaux relatifs aux droits de l'Homme ». L'association présidée par Aziz Ghali a également attiré l'attention sur « les tentatives en cours pour modifier le Code du travail, dans le sens de fragiliser davantage l'emploi », dénonçant le « mutisme du gouvernement, le parti pris des autorités locales et du pouvoir judiciaire ainsi que les opérateurs, qui violent gravement les exigences du Code du travail, avec pour conséquence la détérioration des conditions sociales ». La Déclaration exige en conséquence « le respect du droit à la stabilité du travail pour tous les travailleurs, et en particulier les victimes de l'atteinte aux libertés syndicales ». A cette occasion, « pas comme les autres », l'AMDH a renouvelé sa solidarité avec les membres de la Coordination nationale des enseignants contractuels, et qui « se battent pour l'intégration dans les statuts de la Fonction publique, et a dénoncé « l'absence de négociation collective dans la plupart des entreprises et des secteurs », soulignant que « le dialogue social est resté formel et stérile, y compris par rapport à l'Accord du 26 avril 2011 entre le gouvernement, les représentants syndicaux et les entreprises ».