«La mobilisation collective pour la défense du droit à l'emploi et les droits des travailleurs» a été le thème d'une rencontre organisée, samedi 3 mai, à Tanger. L'Association marocaine des droits de l'Homme (AMDH) a organisé, samedi 3 mai, une rencontre sur les droits des travailleurs à Tanger. Intitulée « La mobilisation collective pour la défense du droit à l'emploi et les droits des travailleurs », cette manifestation s'inscrit dans le cadre des festivités que connaît la ville du détroit à l'occasion de la journée internationale du travail. «Défendre les droits des travailleurs est parmi les préoccupations de l'AMDH. Puisque les droits des travailleurs font partie des droits de l'Homme», a expliqué la présidente de l'AMDH, Khadija Ryadi. La célébration de cette journée, a poursuivi Mme Ryadi, a eu lieu au moment où le Maroc vient de connaître un événement tragique. Il s'agissait de l'incendie qui avait fait 55 morts dans l'usine Rosamor à Casablanca, «ce brasier témoigne de mauvaises conditions dans lesquelles travaillent les ouvriers, en l'absence des moindres mesures de sécurité, de la santé et des conditions humanitaires au travail», faisant remarquer que «l'AMDH saisit cette occasion pour renouveler sa revendication concernant la poursuite des véritables coupables dans ce crime». Selon l'article 23 de l'Organisation internationale du travail (OIT), chaque individu a droit à l'emploi. «Les conventions internationales délimitent cette responsabilité de l'Etat pour offrir des opportunités du travail. Les pays sont ainsi appelés à faire la mise au point des programmes et stages de formation professionnelles pour atteindre le développement socio-économique et culturel et le plein emploi escompté», a précisé Mme Ryadi. Ces conventions internationales ont affirmé également les droits des travailleurs à «un salaire leur permettant de se prendre en charge, de subvenir aux besoins de leurs familles et de mener par conséquent une vie digne», a assuré Mme Ryadi. Outre les droits à un emploi sable et au salaire digne, elle a cité le droit des travailleurs à la sécurité sociale et la santé. «Il y a aussi la protection des enfants contre le travail et l'exploitation économique et sociale en fixant l'âge du travail à quinze ans en conformité avec les conventions internationales des droits de l'enfant. Et cet âge peut aller jusqu'à 18 ans dans certains cas d'emploi qui peuvent avoir des effets négatifs notamment sur sa santé, sa moralité et son éducation. Les conventions internationales s'intéressent aussi à la protection de la femme travailleuse par l'égalité de ses droits avec ceux de l'homme dans le milieu professionnel». Et de souligner l'importance du rôle des centrales syndicales non seulement dans la protection des droits des salariés au travail mais également dans sa contribution dans les politiques et stratégies engagées par l'Etat. Concernant le code du travail, en vigueur depuis juillet 2004, Mme Ryadi a indiqué que celui-ci avait apporté des avancées et nouveautés en comparaison avec l'ancienne loi. Mais ce nouveau code a reculé sur un ensemble d'acquis «garantissant la stabilité dans le travail». Bien que ce code, a poursuivi Mme Ryadi, a interdit toutes formes de discrimination entre l'homme et la femme dans le milieu professionnel, «mais il n'englobe pas toutes les catégories de salariées notamment dans d'artisanat et les bonnes». Et malgré les défaillances que comporte le nouveau code du travail, «toutes les centrales syndicales et les associations des droits de l'Homme appellent à la mise en application de cette nouvelle loi et le respect de ses dispositions», a affirmé Mme Ryadi.