Réunis au siège du syndicat à Mohammedia, les adhérents de la Confédération démocratique du travail (CDT) ont dressé un constat d'alarme sur l'état de paralysie prolongée de l'unique raffinerie de pétrole du pays, la Société anonyme marocaine de l'industrie du raffinage (Samir) tout en réaffirmant leur volonté inébranlable de préserver ce qu'ils qualifient de «pilier stratégique au service du Maroc et des Marocains.» Dans une déclaration solennelle, l'assemblée générale a dénoncé «la destruction des actifs matériels et du capital humain de la Samir» et «la mise en péril des intérêts et droits liés à la survie et à la continuité de cette institution nationale.» L'organisation syndicale déplore l'inaction des autorités, qu'elle accuse d'avoir adopté une posture «passive et destructrice» dans un dossier où l'urgence ne fait plus débat. Un plaidoyer pour la reprise immédiate En tête de leurs revendications figure la relance sans délai des activités industrielles. «L'assemblée réaffirme son attachement à la reprise normale des activités de la société Samir et au rétablissement de tous les acquis et avantages majeurs que procure l'industrie pétrolière au profit du Maroc et des Marocains.» Les syndicalistes estiment que cette responsabilité incombe «fondamentalement à l'Etat», lequel doit «adopter une position politique claire, exempte de tout conflit d'intérêts.» Ils mettent en garde contre une cession globale des actifs de la Samir au profit «de tiers sous couvert de promotion des investissements» ou à celui de l'Etat en échange «d'une compensation de dette», voire à une «société à économie mixte.» Une dénonciation sans détour de l'abandon des droits sociaux Sur le volet social, la CDT exprime une réprobation vigoureuse face à ce qu'elle qualifie de «spoliation des droits légitimes et légaux des employés depuis le jugement de liquidation judiciaire.» Bien que les contrats de travail demeurent juridiquement valides, les salariés continuent de subir des atteintes graves à leurs droits fondamentaux. Le texte syndical insiste sur «la nécessité de récupérer tous les droits dont les travailleurs ont été privés, notamment en ce qui concerne leurs salaires amputés et les cotisations de retraite non versées.» Il rappelle «l'impérieuse obligation pour le représentant légal de la société de respecter les dispositions de la convention collective de travail», et exhorte au respect intégral des «obligations et résolutions issues du dialogue avec le syndicat le plus représentatif.» La situation sociale décrite est critique : «crise aggravée par la vie chère, les réductions salariales, le gel des salaires depuis 9 ans et l'absence de perspective claire pour l'entreprise.» Un appel solennel à la mobilisation collective L'assemblée a également approuvé la nouvelle composition du conseil syndical de la CDT au sein de la Samir, dans le respect des statuts de la Fédération nationale du pétrole et du gaz (FNPG). Elle en appelle à l'ensemble des travailleurs, des retraités et de toutes les forces solidaires pour qu'elles s'unissent face à ce qu'elle nomme «la menace de disparition de la Samir.» Le communiqué conclut en invitant à «participer massivement à la marche du 1er–mai 2025» et à se mobiliser «pour les actions prévues devant le tribunal de commerce de Casablanca à la fin mai et en juin 2025.»