Deux jours aprés son passage au parlement, le ministre de l'Economie, des Finances et de la Réforme administrative a donné les détails de ses réponses aux questions orales des groupes parlementaires de la Chambre des représentants, relatives aux mesures financières et économiques pour faire face à la crise résultant de la pandémie du Covid-19 au Maroc. Mohamed Benchaaboun a déclaré que « les mesures prises en vertu des directives de Sa Majesté dans le cadre du Comité de veille économique ont eu un impact positif sur le niveau de confiance, le renforcement de la résilience des secteurs et des entreprises touchés, la préservation des postes et du travail et le pouvoir d'achat des familles qui ont perdu leur source de subsistance à la suite de cette crise ». Recours aux marchés financiers Il a des clarifications en ce qui concerne la capacité de l'économie nationale à résister à cette crise, soulignant que les mesures de soutien qui ont été prises jusqu'à présent dans le cadre du CVE « contribueront à réduire les dommages aux secteurs touchés et à soutenir le pouvoir d'achat des citoyens, en particulier ceux qui ont perdu leurs sources de revenus pendant cette période ». Le ministre a ajouté que le gouvernement « continuera à suivre l'évolution de la situation afin de prendre des mesures de politique économique renforçant la résilience de l'économie nationale face aux chocs résultant de la crise sanitaire actuelle ». Il a en ce sens évoqué des « partenaires financiers internationaux, bilatéraux et multilatéraux, pour soutenir les mesures prises », en revenant sur le classement du Maroc par l'agence de notation Standard & Poor's. Dette souveraine En ce qui concerne le dépassement du plafond de la dette extérieure, Benchaaboun a déclaré que « la question concerne une procédure exceptionnelle dictée par des circonstances sans précédent à la suite de la pandémie du Coronavirus ». Il a justifié le financement extérieur par le fait qu'il « permet d'injecter des liquidités supplémentaires dans le système bancaire, ce qui renforcera sa capacité à financer l'économie nationale », expliquant que « la détermination des montants mobilisés par le recours à des prêts extérieurs est liée à une évaluation de l'ampleur des besoins de financement du Trésor pour cette année ». L'impact d'un déplafonnement Benchaaboun a estimé que « la suppression du plafond des emprunts extérieurs ne signifie pas une mobilisation excessive des prêts extérieurs pour trois raisons ». La première étant que « les ressources externes disponibles ne le sont pas indéfiniment, en particulier dans les circonstances actuelles, car tous les pays cherchent à obtenir un pourcentage de ces ressources. De plus, tous les prêteurs imposent à leurs emprunteurs un plafond qui ne peut être contourné ». Deuxièmement, « compte tenu de la stratégie de gestion de la dette poursuivie depuis plusieurs années, et qui prend en compte la réduction des coûts de financement, la maîtrise des risques et le développement du marché interne des bons du Trésor, les ressources internes sont la source de financement la plus importante du Trésor, tandis que les ressources externes, malgré leur importance, sont des ressources complémentaires qui s'inscrivent dans le cadre de la diversification« . Troisiémement, Benchaaboun a indiqué que son ministère « prendra toutes les précautions concernant la gestion des risques liés à la dette », et que « l'augmentation du plafond des prêts extérieurs n'affectera pas significativement la dette du Trésor, dont la part actuelle ne dépasse pas les 20% de ce total« . La politique monétaire de BAM Pour renforcer les mesures prises par le CVE qu'il préside, le ministre a rapporté que Bank Al-Maghrib a adopté un ensemble de nouvelles mesures dans le domaine de la politique monétaire et sur le plan prudentiel. Des mesures qui, selon lui, « augmenteront la capacité de refinancement des banques, à travers la réduction du taux directeur de 2,5% à 2%, la capacité des banques à utiliser toutes les méthodes de refinancement disponibles en dirhams et en devises étrangères, et l'élargissement de la gamme d'obligations et de titres que Bank Al-Maghrib accepte en échange des opérations de refinancement accordées aux banques« .