La célébration de la fête musulmane d'Achoura se fera le 21 septembre prochain, soit le 10 Muharram 1440 du calendrier arabe. A cette occasion, et comme pour chaque année, les Marocains, à l'instar de tous les musulmans, fêtent cet événement en achetant des jouets, des vêtements et des fruits secs (fakia), gâteaux traditionnels et autres amuse-gueules. Achoura, et ses achats, intervient suite à une longue période de dépenses pour les ménages marocains, notamment du fait de la succession du Ramadan, de la période estivale, de Aïd Al-Adha et de la rentrée scolaire. Hespress FR a fait le tour du côté de la médina de Rabat afin de voir les préparatifs de la fête, mais aussi pour avoir une idée sur la situation du marché, que ce soit pour les marchands tout aussi bien que pour les ménages. L'offre et la demande valsent ensemble La marchandise est au rendez-vous. L'offre en vêtements, jouets et fakia est plus que disponible, et pour toutes les bourses. En effet, nous avons pu constater que les prix, de la fakia et autre friandises, n'ont pas vraiment haussé, contrairement aux attentes. Toutefois, selon les marchands de fruits secs, certains produits en provenance de l'étranger, notamment les noix de cajou et la pistache, sont les seules à avoir connu des hausses de 5 à 10 dirhams le kilo. Un marchand nous a déclaré que « le prix de ces produits augmente du fait qu'ils ne sont pas disponibles localement. De plus, les voies d'importation ne sont plus les mêmes. On ne ramène plus ces produits du Nord du royaume. La majorité de nos achats se font à partir de Casablanca maintenant ». Pour ce qui est des achats, les consommateurs ne sont pas encore pressés de les réaliser, quoique certains « malins » les effectuent à l'avance, afin d'éviter l'encombrement à l'approche de l'Achoura. D'après les marchands, l'activité ne commence à se manifester « qu'à 4 jours de la fête », mais « il n y'a rien à craindre, car tout le monde y trouve son compte ». Du côté des marchands de jouets, il y en a pour toutes les poches! Les prix vont de 5 dirhams à plus, selon le type de jouet et le canal de vente. En effet, si dans la médina, il est possible d'acheter des poupées et autres « quchawech » pour les bambins à des prix réduits, il faudra débourser un minimum de 150 dirhams dans les magasins spécialisés pour des petites babioles, sans parler de l'électronique où les prix des consoles de jeux sont à 2500 dirhams minimum. Interrogées sur place, des familles accompagnées de leurs enfants nous ont déclaré qu'« acheter des jouets pour nos enfants n'est pas obligatoire, mais il n'y a pas plus cher que de voir leur sourire lorsqu'ils reçoivent des cadeaux ». Toutefois, cet avis n'est pas partagé par les consommateurs, du fait que d'autres citoyens nous ont déclarés qu' »avec la succession de tous ces événements, on ne peut pas se permettre d'acheter des jouets qui finiront aux oubliettes en un rien de temps. Les enfants devront se contenter de la fakia et friandises, en plus de jouer avec leurs cousins ». Une Achoura moins « animée » ? Cela dit, un aspect « important » d'Achoura était absent lors de notre tour à la médina, à savoir les vendeurs de pétards. En effet, nous n'avons pas pu voir de vendeurs à la sauvette proposer toutes sortes d' »explosifs festifs », chose qui est peut-être due à la présence des forces auxiliaires dans les différents coins et recoins de la médina. Ces derniers sont en effet présents depuis plus d'un mois, notamment pour mettre de l'ordre au sein de la médina, afin d'empêcher les vendeurs ambulants de bloquer le passage avec leurs produits.