L'Algérie face au miroir de la vérité : mensonges internes et désillusions internationales    Hudson Institute. Le Maroc, un partenaire "de confiance, incontournable" des Etats-Unis    Pour le ministre nigérien des AE, Le Maroc est un "partenaire essentiel" pour les pays du Sahel    Une délégation française prospecte les opportunités d'investissement à Dakhla-Oued Eddahab    Huile d'olive. 12 producteurs primés au SIAM 2025    "Nous avons repensé l'organisation pour améliorer l'accès et valoriser les pôles clés" , Kamal Hidane.    Agriculture : le Nigeria déploie un nouveau mécanisme pour stabiliser les prix des produits alimentaires    (Vidéo) SIAM 2025 : Business France confirme le dynamisme du partenariat d'exception France-Maroc    Aziz Akhannouch représente S.M. le Roi aux funérailles du Pape François    Installation des membres du Comité scientifique de la Chaire des études marocaines à l'Université d'Al-Qods    CAF / Officiel: Confirmation du nouveau titre de M. Fouzi Lekjaâ    1⁄2 CCAF : La RSB en mission de sécurisation à Constantine !    Accra: Fouzi Lekjaa désigné 1er vice-président de la CAF    Températures prévues pour le dimanche 27 avril 2025    SIAM 2025 : convention TOURBA-CAM pour l'accompagnement des agriculteurs    Espagne : le FC Barcelone s'adjuge sa 32è Copa Del Rey    Ligue de diamant: Soufiane El Bakkali 2è du 3000m steeple au meeting de Xiamen    Au moins 400.000 personnes ont assisté aux funérailles du pape    Le temps qu'il fera ce dimanche 27 avril 2025    Istanbul anatolienne...quand la ville dévoile son âme    Belgrade : la photographe Dolores Leila Vukanovic rend hommage à la beauté du Maroc    SIEL 2025 : Le Prix National de la Lecture décerné à 10 lauréats    Sahara : Tebboune affirme avoir contraint l'Espagne à réviser son soutien au Maroc    Diaspo #386: Ayman Ramdani, el deporte y la cultura para la autonomía de los jóvenes    Niger condemns Algeria's migrant deportations    Sahara : Tebboune claims he forced Spain to reconsider its support for Morocco    Un opposant à la marocanité du Sahara convié au congrès du PJD    Diaspo #386 : Ayman Ramdani, le sport et la culture pour l'autonomisation des jeunes    Gard : Piste islamophobe dans le meurtre d'un fidèle dans une mosquée    Affrontements armés dans les camps de Tindouf... Des images révèlent la tension    Le congrès du Parti de la Justice et du Développement provoque la colère des Marocains en raison des positions de ses invités    Congrès du Parti de la Justice et du Développement : d'une tribune politique à une plateforme portant atteinte aux constantes nationales    Pâturage nomade et dommages à Agadir : Le PPS interpelle l'Intérieur    Grand Prix Moulay El Hassan : Les anges gardiens du meeting    15ème édition du Concours National pour la sélection de la meilleure qualité d'huile d'olive vierge extra au titre de la campagne oléicole 2024/2025    Dakar accueille le premier Forum de l'Afrique de l'Ouest pour renforcer la coopération avec la Chine dans les domaines du développement et de la modernisation    COMEDIABLANCA : quand l'humour marocain s'affirme comme une force culturelle majeure    Faire du numérique et de l'IA un levier de productivité durable au Maroc – Une approche systémique appliquée    500 Médecins Généralistes en Réunion de formation médicale continue à Tanger    La météo pour ce samedi 26 avril    Sahel : Le Niger dénonce les expulsions de migrants par l'Algérie    Congrès du PJD. Le casse du siècle    Ligue des Champions CAF : Pyramids FC rejoint Mamelodi Sundowns en finale    Résultats de la 9ème édition du Grand Prix National de la Presse Agricole et Rurale    Mawazine 2025 : Michael Kiwanuka, la soul britannique sous les étoiles de Rabat    Taghazout Bay célèbre l'humour marocain et l'âme d'Edith Piaf    SIEL 2025 : Des illustrateurs marocains valorisent le patrimoine de Rabat    La Chine dément toute négociation commerciale avec Washington : pas de consultations ni d'accord en vue    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



La fête de Achoura s'installe dans les quartiers
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 18 - 01 - 2008

Derb Sultan, à Casablanca. Tout semble bouger dans ce quartier populaire, comme si l'on se préparait pour un Moussem. Il s'agit, en fait, de la célébration d'Achoura. Cette année, ça sera le samedi 18 janvier. Les sons des taarija et des bendirs envahissent les ruelles en signe d'accueil chaleureux de cette fête de l'enfance. Dans ce quartier populaire, on conserve toujours la tradition: «Lorsqu'il y a une fête, on est les premiers à la faire, et, pour le moment, il on célèbre Achoura. J'ai déjà acheté ce qu'il me faut pour la fête avec mes voisines», affirme Zakia, femme au foyer.
Pour Zakia, ce «matériel» signifie les instruments de musique traditionnelle, surtout la taârija et le bendir qui rythment le chant des voisines qui se réunissent la nuit de Achoura.
L'occasion est fêtée par les grands, mais aussi et surtout par les petits, qui l'accueillent une semaine à l'avance, au moins. «J'ai commencé mes préparatifs, depuis une semaine. J'ai acheté des jouets et des instruments de musique que j'utilise juste après la fin des cours. C'est un moment que j'adore, surtout quand je rejoints mes amis pour que l'on fasse le tour des ruelles avoisinantes», confie Ayoub, 13 ans.
Si Ayoub a choisi de déambuler dans les ruelles pour jouer de ses instruments de musique, Nadia, quant à elle, a préféré se réunir avec ses copines pour jouer avec ses poupées : «Achoura est une occasion, pour moi, pour m'offrir du plaisir en jouant un petit peu avec mes copines. On se réunit devant la porte de notre maison, chacune avec ses jouets pour que l'on s'amuse ensemble. J'ai acheté une grande poupée et une cuisine miniaturisée, et ma meilleure copine a acheté une poupée avec son trousseau de maquillage».
Au Maroc, comme dans plusieurs pays arabes, Achoura est considérée comme une fête pour l'enfance, où les parents essayent de rendre heureux leurs enfants en leur achetant des vêtements et des jouets. «Lors de cette fête, on ne doit pas voir un enfant pleurer, parce que c'est un mauvais signe. Achoura commémore la disparition du petit-fils du Prophète. Pour cela, je fais le maximum pour que ma fille soit heureuse et ne pleure pas», affirme Fatiha qui faisait ses achats à Derb Omar.
Pour Achoura, on achète aussi des fruits secs et des friandises, qu'on appelle «Fakia», qui s'ajoutent aux jouets et aux vêtements. La tradition oblige, mais pour certains ces habitudes tendent à disparaître. Hajja R'kia, dont le visage n'a pas résisté aux séquelles du temps regrette cette tendance à l'oubli : «Malheureusement, on ne fête plus Achoura comme avant. Pour le moment, je me contente d'inviter mes enfants et mes petits-enfants autour d'un grand plat de couscous préparé avec du «Guedid» ou bien au tour d'un plat de «Mrouzia». Je me rappelle que quand j'étais petite, ma mère confectionnait elle-même. Elle m'invitait à habiller le balais et à le coiffer, parce que Achoura est aussi un jour de repos pour les femmes qui sont dispensées du ménage pendant cette journée. Ma mère me réveillait très tôt, et, avant de sortir faire notre Nzaha (balade), on ouvrait toutes les fenêtres et les placards pour laisser entrer la joie et la «baraka» dans notre maison».
Haja Rkia tient, aujourd'hui, à inculquer cette tradition à sa petite fille. Ensuite, vient le moment de verser l'eau, le célèbre «Zam Zam». C'est une tradition très connue dans les quartiers populaires. Elle consiste à verser de l'eau sur les voisins, les amis et les passants. Zam Zam tire son nom du puits qui se trouve à La Mecque. Verser de l'eau sur les autres marque le lendemain d'Achoura. Les enfants utilisent des bouteilles, des ballons en plastique ou encore des pistolets à eau pour mouiller leur «proie». Au soir, les enfants allument du feu qu'on appelle «Chouâlla» et tournent autour d'elle. Et c'est là où ils allument leurs petits pétards pour célébrer Achoura. «Achoura signifiait, pour moi, le jour où je faisais exploser beaucoup de pétards que j'achetais de chez l'épicier du coin. Mais puisqu'on a interdit la commercialisation de ces pétards à cause du danger qu'ils représentent, je me contente d'allumer du feu et de taper sur mon Tamtam, en compagnie des jeunes du quartier», explique Youssef venu du quartier Bnou Nafiss pour partager des moments de joie avec ses amis à Derb Sultan. «J'habite dans un quartier chic de la ville, mes voisins ne se rappellent même pas de Achoura. C'est pour cela que je reviens ici pour me rappeler le beau temps», confie Youssef. L'âge de Youssef, 30ans, ne l'empêche pas de jouer et de fêter Achoura. C'est une façon, pour lui, de se relaxer et d'oublier le stress du quotidien, mais aussi pour conserver cette tradition qui a tendance à disparaître.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.