Bien que les festivités de l'Achoura connaissent un certain modernisme, elles demeurent marquées par des traditions qui perdurent dans le temps. Ainsi, le jour de la fête, les familles achètent des jouets pour leurs enfants et les fruits secs. Le commerce des fruits secs ainsi que celui des jouets, «Tarijas» et «Bendirs», fleurit à l'approche de l'Achoura. Mais avant l'Achoura, c'est Hagouza. C'est le jour où l'on prépare le plat «à sept légumes». Il y en a ceux qui mangent «Tride» (une sorte de pain très mince) aux poulets, d'autres préparent le couscous aux œufs ou du couscous au «Gadide» (viande séchée). Avant l'Achoura, qui est aussi une fête des enfants, le commerce des jouets connaît une activité intense. Mais, de nos jours, les jouets des enfants ont complètement changé par rapport à ceux d'hier. Auparavant, on n'achetait que des «Tarijas». Actuellement, les parents achètent différents jouets pour que les enfants célèbrent l'Achoura dans la joie. «Les jouets n'ont pas les mêmes prix à l'Achoura. Mais leur commerce draine des bénéfices considérables avant et pendant l'Achoura, c'est entre 50 et 200 DH. C'est la fête des parents et des enfants. Chaque famille en achète selon ses moyens», a déclaré un vendeur de jouets au centre-ville. Au souk, non loin du quartier Takadoum, les tentes des marchands de fruits secs poussent comme des champignons. Les Mellalis achètent un mégane d'amandes, de noix, de figues sèches, de pois chiche, de dattes et d'autres fruits secs. «Les prix de ces fruits varient d'un magasin à l'autre : un kg de noix coûte 80 DH, un kg de pois chiche est à 20 DH, le prix des amandes varie entre 75 et 80 DH, et celui des dattes entre 12 et 30 DH», a déclaré un marchand de fruits secs. Par ailleurs, durant les jours de l'Achoura, un autre commerce génère des bénéfices. C'est celui des «Tarijas » et des «Bendirs» (produits artisanaux marocains). Ce sont en général les femmes et surtout les filles qui en achètent. Et bien que la célébration de l'Achoura connaîsse un certain modernisme, on continue à perpétuer un grand nombre de traditions festives. Ainsi, la nuit du jour de l'Achoura, on allume le feu, c'est «Chaâla». Il s'agit d'allumer du feu à l'aide du bois ou d'un pneu. Le jour de l'Achoura, c'est aussi celui de «Zemzem». C'est une eau purificatrice. Les gens s'aspergent d'eau. Cependant, ce rituel commence à disparaître de nos jours et rares sont ceux et celles qui aspergent autrui le jour de l'Achoura. Le matin du 10ème jour, on donne de l'aumône aux pauvres (les fruits secs ou de l'argent…). C'est aussi une occasion d'aller au cimetière pour se recueillir sur les tombes des défunts. Bref, l'Achoura est une fête où la joie règne entre toutes les familles.