Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est insurgé, mercredi 12 février, contre le régime syrien qu'il compte « frapper » en cas de nouvelle attaque. Faisant des remontrances également à la Russie, le chef d'Etat turc a eu un entretien téléphonique avec son homologue russe pour faire baisser la tension. Lors d'un discours à Ankara, Erdogan n'a pas mâché ses mots pour exprimer la position de la Turquie. « Je déclare que nous frapperons le régime partout » en cas de nouvelle attaque contre les forces turques dans la province d'Idleb, a-t-il affirmé. « Le régime et les forces russes (…) qui les soutiennent attaquent sans arrêt les civils, commettent des massacres et versent le sang », a-t-il ajouté en s'en prenant à la Russie considérée comme son alliée sur plusieurs plans mais surtout dans le dossier syrien. En effet, malgré l'alliance avérée et assumée de Moscou envers le régime de Bachar Al Assad, la Russie s'est montrée alliée avec la Turquie dans le parrainage du processus de paix en Syrie, connu sous le nom du processus d'Astana auquel prend part également l'Iran. Aussitôt les critiques exprimées envers Moscou, un communiqué du Kremlin est tombé faisant part d'une conversation téléphonique entre le président russe Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan, affirmant que les deux pays souhaitent « la mise en oeuvre complète » des accords de désescalade russo-turc en Syrie. Durant leur entretien qui a eu lieu à l'initiative de la Turquie, les deux chefs d'Etat ont « souligné l'importance de la mise en oeuvre complète des accords russo-turcs », en particulier la zone tampon censée être démilitarisée au niveau de la région d'Idleb, et qui été le théâtre de plusieurs affrontements entre les militaires turcs et syriens ces derniers jours. Depuis le début de février, quatorze soldats turcs ont été tués et 45 ont été blessés après les attaques du régime syrien dans la région d'Idleb. Dans la région, la Turquie dispose d'une douzaine de postes d'observation dont la présence a été discutée dans les accords conclus avec la Russie. Les bombardement du régime de Bachar Al Assad, bénéficiant de l'appui de la Russie, ont permis à Damas de reprendre plusieurs secteurs.