Suite à la riposte iranienne à l'assassinat du général Qassem Soleimani par un lancement de missiles sur des bases en Irak utilisées par des troupes de la coalition, les réactions ne se sont pas faites attendre. Les condamnations fusent et plusieurs compagnies aériennes ont annoncé la suspension de la liaison avec Téhéran. Ce sont vingt-deux missiles balistiques qui ont atterri sur deux bases militaires en Irak où des soldats américains sont stationnés. Le bombardement commandé par les forces iraniennes a duré une demie-heure et a visé base aérienne d'Aïn al-Assad avec 17 missiles », tandis que « cinq missiles sont tombés sur la ville d'Erbil », précise le commandement irakien des opérations interarmées dans un communiqué précisant qu'une « victime parmi les forces irakiennes » n'a été recensée. Ces tirs de missiles effectués dans la nuit qui représentent la riposte de l'Iran contre l'assassinat dans un raid américain vendredi dernier du puissant général iranien Qassem Soleimani à Bagdad, ont été confirmés par les Etats-Unis notamment par le président américain Donald Trump et le Pentagone. Le lancement de missiles est par ailleurs survenu à l'heure exacte où un tir de drone américain tuait le général, cinq jours plus tôt, Réagissant à cette « vengeance » iranienne, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a estimé devant la presse à Bruxelles qu'il s'agissait d'un nouvel « exemple d'escalade et de confrontation accrue ». « Il n'est dans l'intérêt de personne d'aggraver encore la spirale de la violence », a-t-il ajouté. « Quiconque nous attaque recevra une riposte retentissante », a prévenu quant à lui le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. De son côté, le chef de la diplomatie britannique, Dominic Raab a condamné l'attaque » sur des bases militaires irakiennes abritant des forces de la coalition, dont des Britanniques », se disant préoccupé par des « informations faisant état de blessés et de l'utilisation de missiles balistiques ». « Nous exhortons l'Iran à ne pas répéter ces attaques imprudentes et dangereuses », a-t-il affirmé, appelant Téhéran à « se retirer du conflit ». Du côté de Berlin, l'esprit est également à la condamnation. L'Allemagne condamne « le plus fermement l'agression » de l'Iran qui a tiré des missiles sur des bases abritant des soldats américains en Irak, a déclaré la ministre allemande de la Défense, Annegret Kramp-Karrenbauer. « Il s'avère maintenant décisif que nous ne laissions pas cette spirale croître encore », a-t-elle souligné sur la chaîne de télévision publique ARD, précisant qu'il appartenait « avant tout aux iraniens de ne pas provoquer de nouvelle escalade ». Le chef de la diplomatie allemande, Heiko Maas, a également exhorté l'Iran à « abandonner toute démarche qui pourrait conduire à une nouvelle escalade », affirmant être en contact avec toutes les parties depuis des jours pour calmer les tensions. La Chine quant à elle a appelé à « retenue » affirmant qu' »il n'est dans l'intérêt d'aucune partie que la situation au Moyen-Orient s'aggrave encore », a averti devant la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise, Geng Shuang. Le représentant a également appelé l'Iran et les Etats-Unis de régler leurs différends « par le dialogue, la négociation et de manière pacifique ». Enfin, la France a affirmé qu'elle ne comptait pas retirer ses soldats déployés en Irak après les frappes iranienne, selon une source gouvernementale citée par les médias. La ministre française des Armées Florence Parly, a ainsi annoncé sur Twitter que Paris avait renforcé le niveau de protection de ses 160 militaires déployés en Irak, et ce dès vendredi dernier. Paris « condamne les attaques conduites cette nuit par l'Iran en Irak contre des emprises de la Coalition contre Daech (…) La priorité va plus que jamais à la désescalade. Le cycle de violences doit s'interrompre », a déclaré le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian dans un communiqué. Par contre, plusieurs compagnies aériennes ont annoncé leurs vols à destination de Bagdad ou de Téhéran. Les compagnies aériennes de Dubaï, Emirates et flydubai, ont annulé leurs vols vers Bagdad pour des « raisons opérationnelles », a déclaré un porte-parole d'Emirates dans un communiqué qui indique que la compagnie suit « attentivement l'évolution de la situation ». La compagnie allemande Lufthansa a annoncé quant à qu'elle suspendait « jusqu'à nouvel ordre » ses survols de l'Iran et l'Irak. Lufthansa a aussi annulé un vol prévu ce mercredi entre Francfort et Téhéran. Et, Air France a suspendu jusqu'à nouvel ordre « par mesure de précaution « , « tout survol des espaces aériens iranien et irakien », quelques heures après des frappes iraniennes contre deux bases abritant des soldats américains en Irak.