Le leader du parti tunisien d'inspiration islamiste Ennahda, Rached Ghannouchi, s'est heurté aux critiques des médias et des députés tunisiens, après avoir cherché à surfer sur la vague de l'accident d'autobus à Amdoun, dimanche, le même jour qu'un autre tragique accident d'autocar au Maroc dans la région de Taza. Le chef de file des islamistes en Tunisie, dont le parti est arrivé en tête aux élections législatives, a tenté tant bien que mal de se frayer un passage médiatique après l'accident qui a endeuillé la Tunisie. Celui qui est devenu le président de l'ARP (le Parlement tunisien) s'est lui aussi rendu à l'hôpital Charles Nicolle au chevet des victimes comme l'avaient fait avant lui le président Kais Saied et le Premier ministre sortant Youssef Chahed. Mais le drôle de bal n'a pas été fortement apprécié par la presse ni par les observateurs, qui y ont vu surtout un geste désespéré de glaner un peu d'attention. Comme cela n'a pas suffi, Rached Ghannouchi a poussé le bouchon encore plus loin en convoquant des députés des régions du nord-ouest pour « discuter de l'accident ». Selon le député Hatem Mliki, l'action la plus « importante » de cette rencontre aura été de « réciter la Fatiha à la mémoire des victimes de l'accident ». En outre, le député Mabrouk Kourchide a estimé Ghannouchi était en train de jouer avec le feu en convoquant les « députés du nord-ouest du pays », un acte « illégal et incompréhensible », puisque la Constitution, ne parle pas de représentants des régions, mais du peuple entier. Enfin, le site d'information Tunisienumérique, juge que le président de l'ARP aurait ainsi pris des « dispositions jugées par tout le monde comme étant ridicules et sans aucun sens ».