Les Bourses européennes ont terminé en nette hausse lundi, profitant de l'élan donné par Wall Street après l'annonce d'un nouvel accord commercial entre les Etats-Unis et le Mexique, qui ravive l'espoir d'un apaisement des tensions globales et favorise la prise de risque. A Wall Street, qui montait déjà avant cette annonce officielle, le Dow Jones s'adjuge 0,89%, le Standard & Poor's 500 0,73% et le Nasdaq Composite 0,93%. « Le marché table sur d'autres accords commerciaux puisque les discussions avec le Mexique, au moins, ont abouti », commente Peter Cardillo, chef économiste de Spartan Capital Securities à New York. Le S&P 500 et le Nasdaq ont l'un comme l'autre inscrit de nouveaux records, le Nasdaq franchissant pour la première fois le seuil symbolique des 8.000 points pour porter à plus de 16% sa progression depuis le début de l'année. En Europe, la vive hausse des marchés américains a permis à la plupart des grands indices d'amplifier leur progression en fin de séance: à Paris, le CAC 40 a fini sur une hausse de 0,86% (46,60 points) à 5.479,10 points et à Francfort, le Dax a augmenté de 1,16%, sa meilleure performance depuis le 26 juillet. L'indice EuroStoxx 50 a pris 0,83%, le FTSEurofirst 300 0,57% et le Stoxx 600 0,52%. Les marchés britanniques étaient fermés, la journée étant fériée au Royaume- Uni. L'indice Stoxx du secteur automobile, le premier concerné par l'accord USA-Mexique, affiche sur la journée un gain de 2,22%. Parmi les plus fortes hausses de l'EuroStoxx 50, Volkswagen a pris 2,51%, Daimler 2,48% et BMW 2,34%. A Paris, Valeo a gagné 2,83%, Faurecia 3,94% et PSA 2,22%. Au-delà de l'accord entre Washington et Mexico, qui permet au peso mexicain de gagner plus de 1,5% face au dollar, le regain d'intérêt des investisseurs pour les actifs à risque a aussi bénéficié du discours jugé rassurant prononcé vendredi par le président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell, et de la décision de la Banque populaire de la Chine (BPC) de favoriser une remontée du yuan. Ce dernier, après avoir enchaîné dix semaines consécutives de baisse face au dollar, a atteint un plus haut de quatre semaines. Le billet vert, lui, abandonne 0,35% face à un panier de devises de référence, une partie des cambistes ayant vu dans le discours de Jerome Powell vendredi la possibilité d'une pause dans le resserrement de la politique monétaire de la Fed. Ce repli du billet vert a permis à l'euro d'atteindre 1,1680 dollar, son plus haut niveau depuis quatre semaines. « Les 'minutes' de la réunion de politique monétaire des 31 juillet et 1er août et le discours du président Powell à Jackson Hole confortent le scénario d'un relèvement des taux d'intérêt à court terme de la banque centrale le 26 septembre », explique dans une note Scott Brown, économiste de Raymond James. « Au-delà, le rythme du resserrement monétaire est moins clair, ce qui reflète un certain nombre d'incertitudes. Même sans les perturbations liées aux guerres commerciales, la Fed est confrontée aux problèmes qu'elle rencontre toujours en situation de quasi plein emploi », a-t-il dit. Sur le marché obligataire, le rendement des bons du Trésor américain à dix ans est en légère hausse à 2,84%. En Europe, celui du Bund allemand de même échéance a pris près de quatre points de base sur la journée pour remonter à 0,378%, au plus haut depuis le 9 août. Il a amplifié sa remontée à l'annonce de l'accord commercial entre Washington et Mexico après avoir bénéficié de la hausse plus marquée qu'attendu de l'indice Ifo du climat des affaires en Allemagne. Côté actions, on note aussi le bond de 12,23% du groupe allemand de distribution Metro, dopé par la perspective d'une recomposition de son tour de table. Son actionnaire Ceconomy a pris 4,1%. Le marché pétrolier, lui, a pratiquement effacé ses gains du début de journée, qui avaient porté le cours du Brent à près de 76 dollars le baril. L'Opep et ses alliés ont encore réduit en juillet leur production de pétrole au-delà des objectifs de leur accord d'encadrement du marché en vigueur depuis début 2017, mais moins que les mois précédents, ont annoncé lundi deux sources proches du comité de suivi de cet accord.