L'association Matkich Waldi (Touche pas à mon enfant) réclame les « peines maximales » à l'encontre d'un ancien ambassadeur octogénaire, poursuivi dans une affaire de prostitution de mineures. Le bureau national de Touche pas à mon enfant « suit de près l'affaire ignoble de l'ancien diplomate marocain, poursuivi pour des actes d'exploitation sexuelle de mineures, incitation à la prostitution et détention de photos à caractère pornographique », a fait savoir l'association marocaine dans un communiqué diffusé dimanche. L'affaire a éclaté en plein mois de Ramadan, lorsqu'un ancien ambassadeur a porté plainte pour le vol de son téléphone personnel de son domicile par une présumée prostituée qui s'est avéré être une mineure. L'octogénaire, qui a exercé en Palestine et en Hongrie, a été placé en détention dans un premier temps à la prison locale El Arjat 2, avant d'être poursuivi en état de liberté. « Les faits incriminés sont en parfaite contradiction avec les responsabilités diplomatiques, qui nécessitent une déontologie, vis à vis du pays représenté, à savoir le Maroc », déplore l'ONG présidée par Najat Anwar. Dans son communiqué, l'association « dénonce ce genre d'agissements », en l'occurrence « l'incitation de mineures à la prostitution » et « exhorte les services sécuritaires à approfondir davantage leurs investigations pour identifier d'éventuels complices ». « Touche pas à mon enfant » souhaite « l'application des peines maximales, envers toute personne ayant exploité sexuellement un enfant mineur », et ce, pour « dissuader tout pédophile qui oserait abuser de nos enfants ». Passeport retiré L'ancien diplomate a été entendu par le juge d'instruction près la cour d'appel de Rabat pour des accusations liées notamment à la « traite des êtres humains » et au « viol sur mineurs ». Selon Hespress, qui cite une source bien informée, il a été décidé de le poursuivre en état de liberté. Le parquet a, cependant, décidé de retirer le passeport de l'ancien diplomate né en 1937. Ses téléphones portables ont également été saisis afin de les soumettre à une expertise technique. Lire aussi: Prostitution sur mineurs: un ex-diplomate poursuivi à Rabat Les investigations menées sur la base de la plainte déposée par l'accusé et sa déclaration ont conduit les enquêteurs à interpeller une mineure qu'il accusait du vol de son téléphone. Devant les policiers, la fille a avoué le vol du téléphone portable. Mais elle a expliqué son geste par l'intention de « se protéger et protéger ses amies », également mineures. Elle aurait, en effet, surpris l'intéressé en train « de les filmer dans des positions sexuelles », rapporte la même source. Elle a aussi déclaré que l'ambassadeur les soumettait toutes à une exploitation sexuelle dans sa résidence située dans le quartier Souissi à Rabat, en échange de sommes d'argent. L'enquête s'est intéressée également à l'épouse de l'accusé. Lors son audition, cette dernière a avoué aux policiers qu'elle était au courant des « pratiques perverses de son mari ».