Le juge d'instruction près la Cour d'appel de Fès poursuivra le 27 juillet 2022, les interrogatoires des sept accusés dans l'affaire de pornographie infantile. L'enquête judiciaire se poursuit ainsi en dévoilant les détails sordides de cette nouvelle affaire de pédopornographie. Les faits Placés en détention à la prison locale de Bourkaiz depuis mai dernier, sept personnes dont deux mineures sont poursuivies pour leur implication présumée dans la constitution d'un réseau d'exploitation de mineures à des fins pornographiques. D'après les premiers éléments de l'enquête, les accusés appâtaient des filles issues de milieux défavorisés afin de les exploiter sexuellement tout en les filmant. Les vidéos pornographiques sont ensuite vendues à des personnes évoluant à l'étranger. Poursuivis en état d'arrestation, les membres de ce réseau, 5 femmes et deux hommes, font actuellement l'objet d'une enquête détaillée menée par le juge d'instruction près de la Cour d'appel de Fès. Ils sont âgés entre 17 et 44 ans. Des recherches sont menées en parallèle pour identifier les autres membres du réseau et ses clients présumés. Les chefs d'accusation Les sept prévenus sont accusés de « traite d'êtres humains » à l'encontre de mineures âgés entre 12 et moins de 18 ans, « viols avec violence », « non-dénonciation de crime de traite d'êtres humains », « création d'un lieu de prostitution » et « détournement de mineurs ». Deux accusés sont poursuivis pour la préparation de maisons et de locaux pour faciliter ces activités criminelles. De lourdes charges qui pèsent sur les membres de cette bande ayant enrôlé et exploité plusieurs filles mineures. Des manœuvres menées d'une manière systématique et organisée ciblant essentiellement des victimes fragiles socio-économiquement et issues des quartiers pauvres de Fès. Cinq victimes ont été déjà identifiées et entendues par les services judiciaires, en présence de leurs tuteurs. Elles étaient ensuite orientées vers un hôpital public pour un examen médical pistant des sévices sexuels. Lors du démantèlement du réseau, la police judiciaire a saisi des téléphones portables, des disques durs de stockage avec un contenu digital relatant des abus sexuels sur les filles mineures. Ont été également saisis, des reçus de transferts d'argent suspects qui seraient, selon les enquêteurs, le fruit des manœuvres criminelles du réseau. Covid, facteur favorisant de la pédophilie C'est ce qu'affirme un rapport d'Interpol datant de 2020. Selon l'organisation policière mondiale, la pandémie Covid-19 a considérablement compliqué la lutte contre l'exploitation sexuelle des enfants. Ceci en entraînant une sous-déclaration des abus pédosexuels et une augmentation du partage de contenus mettant en scène ces exploitations via les réseaux. Toujours selon ce rapport, l'épidémie et les mesures sanitaires l'accompagnant ont « influé sur le comportement des auteurs et des victimes de ces abus ». Comment cela ? Interpol cite la fermeture des écoles, l'accroissement du temps passé en ligne par les enfants, l'accès limité aux structures d'aide à la population, aux services de garde des enfants et l'éloignement du personnel enseignant. Ces derniers jouent en effet un rôle primordial dans la détection voire le signalement des cas d'exploitation sexuelle. Autre fait remarquable relevé par Interpol et qui n'est pas des moindres : L'accroissement des discussions sur les forums consacrés aux abus et à l'exploitation sexuels des enfants sur le Dark net. Le rapport note la hausse des diffusions en direct, payantes, de contenus mettant en scène l'exploitation sexuelle d'enfants mais aussi une hausse de la demande. Le fait d'être confinés avec les « exploiteurs » combiné aux difficultés économiques liées à la crise sanitaire ont aggravé davantage la situation selon l'organisation.