La presse espagnole est revenue cette semaine sur le réseau de pédopornographie ayant été actif en Espagne, au Maroc et dans d'autres pays, composé d'un Marocain, deux Français et plusieurs Espagnols. Dans ce procès qui débutera en octobre prochain, l'accusation réclame un total de «6 317 ans de prison» cumulés pour les membres de ce réseau criminel. C'est en octobre prochain que le tribunal de Tarragone, en Espagne, débutera le procès des membres présumés d'un réseau pédopornographique en Espagne dans le cadre d'une affaire qui concerne notamment des mineurs marocains. Selon des sources judiciaires citées par les médias espagnols Diari de Tarragona et Cadenaser, l'audience devrait se tenir entre le 30 octobre et le 29 novembre. L'alerte d'un centre pour mineurs surveillés à Tortosa (Catalogne) avait permis de découvrir ce réseau et d'arrêter sept personnes. L'accusation réclame un total de «6 317 ans de prison pour tous», poursuivent les médias. Les sept individus sont accusés d'abus sexuels et de corruption de mineurs, de production et de distribution de matériel pédopornographique et d'appartenance à une organisation criminelle, entre autres. Des «enfants marocains issus de milieux défavorisés» L'intervention des Mossos et de la Garde civile, en 2016, avait permis de démanteler le réseau. Les autorités espagnoles avaient alors annoncé que des mineurs de Tortosa, Barcelone, Valence et de plusieurs pays, dont le Maroc, la Thaïlande, la Roumanie et le Vietnam avaient été visés par ce réseau. Baptisée «Trinity», l'opération avaient aussi permis d'identifier 103 victimes, pour lesquelles l'accusation demande aujourd'hui une indemnité pour préjudice moral pouvant aller jusqu'à 55 000 euros. «Beaucoup (de victimes, ndlr) étaient des enfants marocains issus de milieux défavorisés», avait rapporté la presse espagnole en 2016. Le réseau visait globalement des mineurs en situation de précarité ou de difficultés, en Espagne comme à l'étranger, et leur payait entre 10 et 20 euros, «en fonction de l'acte sexuel qu'ils ont accepté de pratiquer», poursuit-on. Un premier groupe composé de deux Français et d'un Marocain avait été interpellé le 29 mai 2016 après une première intervention à Tortosa (nord-est de l'Espagne), rapportait l'agence EFE. Les autorités policières ont poursuivi leurs investigations qui les ont menées à Valence. Un deuxième groupe y a été arrêté entre le 7 et 25 juillet 2016. Composé de quatre membres arrêtés à Cubelles (Barcelone), Valence, Xàbia (Alicante) et Barakaldo (Bilbao), le groupe aurait utilisé la maison de l'un des membres pour séquestrer les victimes, les filmer et les exploiter. Espagne : Démantèlement d'un réseau pédopornographique exploitant des mineurs marocains Il s'agit, selon les actes d'accusations, de Christian B., Younes N., José C., Fernando A., Martin R. et Miguel A., en plus du principal accusé, Jean Luc A. Ce dernier, tout comme Fernando, José et Martín avaient déjà été reconnus coupables d'actes d'abus sexuels et à l'utilisation de mineurs à des fins pornographiques alors que d'autres sont accusés de violence sexuelle. Des déplacements fréquents au Maroc Les médias espagnols précisent que bien que Tortosa soit devenue le centre névralgique du réseau, ses activités avaient concernées d'autant villes et pays. «Youness N., (le Marocain de ce réseau, ndlr) a lui-même localisé les mineurs et organisé des réunions annuelles au Maroc, ainsi qu'à Vinarós ou à Castelló», rapportent-ils. «Dans le pays du Maghreb, [les membres du réseau] ont filmé des mineurs, produit des images et des vidéos et participé eux-mêmes aux actes. Il y a eu un total de 40 épisodes entre 2002 et 2014.» Les médias précisent que Fernando et José ont également participé à ces voyages pour produire du matériel pédopornographique, qui avait été retrouvé lors de perquisitions par la police espagnole. L'opération avait notamment permis de saisir «plus de trois millions de fichiers graphiques contenant des contenus pédopornographiques d'origines diverses et un matériel professionnel pour la photographie et le stockage numérique». Il s'avère que le principal accusé disposait de sociétés destinées à produire du contenu pornographique sur CD et DVD avec un «catalogue légal et un autre illégal». «Grâce à ce dernier, des clients de confiance avaient fait des demandes de pédopornographie», conclut-on. Pour rappel, l'ONG Touche pas à mon enfant avait réagi à cette affaire, appelant à l'application des «conventions bilatérales entre l'Espagne et le Maroc pour traiter au mieux cette affaire».