L'Italie a été victime dimanche d'une attaque informatique à « grande échelle » par ransomwares, rapportent, lundi, les médias locaux, notant que des dizaines d'organisations privées et publiques ont été probablement touchées. Des milliers de serveurs dans le monde ont été la cible d'une cyberattaque, indique l'agence de presse italienne ANSA, expliquant que l'attaque de piratage a été faite par ransomwares, des logiciels malveillants qui bloquent l'accès aux données d'un ordinateur et incitent la victime à payer une rançon pour les libérer. Selon l'Agence nationale italienne de la cybersécurité (ACN), des serveurs avaient été compromis dans d'autres pays européens tels que la France et la Finlande, ainsi qu'aux Etats-Unis et au Canada. « L'attaque de piratage visait à exploiter une vulnérabilité logicielle », a déclaré le directeur général de l'ACN, Roberto Baldoni, ajoutant qu'elle était « à grande échelle ». La cybercriminalité se fait plus menaçante et a coûté plus de 6.000 milliards de dollars au monde l'an dernier, selon le patron du géant italien de l'aéronautique et de la défense Leonardo, Alessandro Profumo. « Les nouvelles menaces dans le domaine de la cybersécurité au cours des deux dernières années ont été des +dommages collatéraux+ de l'épidémie de Covid-19 et de l'accélération de la numérisation que celle-ci a entraînée », a déclaré M. Profumo, notant que les cyber-attaques sont de plus en plus nombreuses, sophistiquées et avec un impact croissant. La cybersécurité est devenue un enjeu essentiel pour la Commission européenne et pour les Etats-membres de l'UE en vue de garantir leurs « souveraineté numérique et autonomie stratégique », a-t-il ajouté. Le nombre des cyberattaques ciblant des plateformes italiennes a augmenté de 80% en une année alors que plus de 90% des serveurs de l'administration italienne ne sont pas sécurisés, selon des chiffres du ministère de l'Intérieur. Rome avait annoncé, l'année dernière, la création de l'ACN pour lutter contre la multiplication des attaques informatiques et être en mesure de faire face à des cyberattaques étrangères. Lire aussi: Cyberattaque: les documents numérisés sont à l'abri, rassure la Bibliothèque Nationale Cette agence a différentes missions, notamment la protection des intérêts nationaux et la résilience des services et fonctions essentielles de l'Etat face aux menaces cyber, l'accroissement de la sécurité des systèmes d'information et de communication ainsi que le développement de compétences industrielles, technologiques et scientifiques dans le domaine de la cybersécurité. Elle a démarré avec un effectif de 300 personnes avec un objectif de recrutement de 100.000 spécialistes dans les cinq prochaines années. Disposant actuellement d'un budget de 41 millions d'euros, cet organisme va voir son budget passer à 122 millions d'euros à l'horizon 2027. Le coût annuel de ces attaques en ligne atteint désormais 7 milliards d'euros rien que pour les entreprises italiennes, selon une étude du géant international du matériel et des services informatiques IBM.