Certains médicaments pour des maladies chroniques ou encore des pathologies graves sont introuvables en pharmacie. Pourtant leurs génériques existent mais ne peuvent pas être vendus par les pharmaciens. Ces derniers demandent dans ce sens l'instauration du droit de substitution pour pallier ces pénuries. «Certains médicaments sont en rupture, notamment des médicaments qui sont utilisés pour des pathologies cardiovasculaires, neurologiques, mentales, etc.», confirme Mohamed Lahbabi, président de la Confédération des Syndicats des pharmaciens du Maroc (CSPM). Toutefois, «ces ruptures ne sont pas vraiment régulières», admet le président de la CSPM joint par H24Info. Il s'agirait de problèmes d'approvisionnement auprès des fournisseurs, explique-t-il. Mais cette situation permet aux pharmaciens de déterrer une demande qu'ils formulent depuis des années, celle de l'instauration du droit de substitution. Ce droit permettrait aux pharmaciens de substituer un médicament par son générique, «un droit dont les pharmaciens jouissent partout dans le monde», selon Mohamed Lahbabi. Lire aussi: Le gouvernement va porter le nombre des professionnels de la santé à plus de 90.000 en 2025 «Aujourd'hui un seul médicament, contre l'hypertension artérielle, ne dispose pas de générique, car il a été retiré du marché marocain durant le mois d'août 2021, mais pour le reste des médicaments qui sont en rupture, tous disposent d'un générique», souligne le pharmacien. Selon notre interlocuteur, «ce droit est plus dans l'intérêt du citoyen que du pharmacien». De plus, «si le pharmacien disposait de ce droit de substitution, le citoyen n'aurait pas ressenti la pénurie dont on parle aujourd'hui», poursuit-il. «Avec la volonté de généraliser la couverture médicale, la substitution de certains médicaments par des génériques permettra aussi de mieux gérer les caisses», estime Mohamed Lahbabi, soulignant également que «la substitution permettra au citoyen de ne pas interrompre son traitement et qu'il profite d'une meilleure observance clinique».