Plusieurs médicaments prescrits contre le rhume, les états grippaux et le Covid-19 sont en rupture de stock. Tour d'horizon. La situation dure depuis près d'une semaine. Face à la nouvelle vague du Covid 19 et avec l'arrivée de la grippe et d'autres maladies hivernales, plusieurs médicaments sont introuvables dans les pharmacies. « Il y a des ruptures de produits qui sont prescrits dans les cas d »infections grippales et certains qui rentrent dans le cadre du protocole anti-Covid ou encore, tous les antitussifs, ibuprophène et paracétamol pédiatriques. On n'arrive plus à livrer les ordonnances pédiatriques et on n'a aucune explication à donner aux parents », nous indique Mohamed Lahbabi, président de la Confédération des syndicats des pharmaciens au Maroc (CSPM). Lire aussi: Covid: ce que prévoit le ministère de l'Education pour assurer la continuité des cours La vitamine C et le zinc sont également concernés. « Aujourd'hui, par exemple, sur 300 médicaments commandés chez le grossiste, 45 sont en rupture de stock. Nous avons même appelé des grossistes dans d'autres villes, dont Agadir, Meknès, Kénitra et ils n'en ont pas non plus », déplore notre interlocuteur. « Hier, j'allais fermer le rideau à un moment tellement je n'avais plus rien à donner aux clients », nous fait savoir une pharmacienne à Casablanca. « Les médicaments comme Rinomicine et Febrex ne sont plus du tout disponibles. Les antibiotiques pour enfants, comme Clazen (ndlr, clarithromycine), Amoxiclav (Amoxicilline/acide clavulanique), l'azithromycine et les sirops contre la toux comme Muxol non plus », détaille-t-elle. Selon elle, plusieurs personnes « qui ne sont pas forcément malades » se présentent à la pharmacie pour acheter un ou deux paquets de vitamine C, notamment. « Ils nous disent qu'il veulent les mettre de côté, au cas où. Ça ne coûte pas cher en plus », nous explique-t-elle. Résultat: les personnes malades qui en ont vraiment besoin n'en trouvent pas. « C'est pour cette raison que nous avons décidé à la pharmacie de n'en vendre qu'aux personnes qui ont une ordonnance », indique cette pharmacienne. Silence du ministère « Nous sommes en train de revivre ce qu'on a vécu l'an dernier. Mais maintenant, les gens prennent des médicaments avant qu'ils ne tombent malades. Du coup, il y a plus de demande que d'offre et les laboratoires n'ont pas forcement anticipé. De plus, avec la fin d'année, ils ont arrêté leur production pour faire leurs inventaires », ajoute-t-elle. Pour l'instant, le ministère de la Santé n'a fourni aucune explication concernant ces ruptures de stock. « Le ministère de tutelle devrait normalement sortir de son silence et expliquer la cause de ces ruptures. Chose qui n'a pas été faite. Les pharmaciens sont livrés à eux mêmes devant des citoyens qui posent des questions auxquelles on ne peut plus répondre », déplore le président de la CSPM. « Aujourd'hui, le ministère de la Santé doit mettre en place le conservatoire national du médicament pour justement palier ce genre de rupture. Il doit aussi veiller à faire respecter la loi 17.04 qui prévoit que tout médicament doit disposer d'un stock de sécurité de trois mois », ajoute-t-il. Lundi 3 octobre, le ministère de la Santé a annoncé la détection de 885 nouveaux cas positifs au Covid-19. Un chiffre à relativiser puisqu'il prend en compte la journée de dimanche où la plupart des centres de vaccination restent fermés, mais la hausse des cas de contamination devrait se poursuivre ces prochaines semaines.