La présidente du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) s'est dite opposée à la pénalisation des relations sexuelles consenties hors mariage. Au Maroc, « il est nécessaire de répondre à certaines problématiques, comme celles des relations sexuelles consenties », a estimé Amina Bouayach, lundi, lors d'une conférence organisée par la Maison de la presse de Tanger. Pour elle, « l'emprisonnement ne peut pas être la réponse aux relations consenties qui existent aujourd'hui dans la société marocaine ». « Les libertés individuelles et les libertés sont indivisibles », a-t-elle encore estimé. Et de s'interroger: « Allons-nous riposter à la question des libertés individuelles avec l'emprisonnement ? Je ne pense pas, car plusieurs hommes seraient aujourd'hui en prison ? ». Le Code pénal marocain prévoit, en effet, plusieurs peines pouvant aller jusqu'à la prison ferme pour les coupables de « relations sexuelles hors mariage » ou d' »adultère », entre autres. Des lois « liberticides » selon plusieurs associations et défenseurs des droits de l'Homme, dont le Collectif 490-Moroccan Outlaws qui appelle à l'abrogation de plusieurs articles du texte. Lire aussi: Le gouvernement adopte le pass sanitaire au détriment du pass vaccinal, selon le CNDH Pour la présidente du CNDH, les libertés individuelles doivent faire l'objet de débats que plusieurs jeunes s'en préoccupent. « Les jeunes aspirent à plus de libertés. Les gens veulent respirer un peu, surtout les plus jeunes d'entre eux. La question des libertés individuelles est un sujet essentiel. Il faut en parler comme on le fait pour plusieurs autres affaires au Maroc dans le cadre d'une approche participative. (…) Si on ne le fait pas, on ne reflétera pas ce qui préoccupe l'opinion publique », a plaidé Amina Bouayach. La responsable a aussi abordé l'article 206 du Code pénal qui condamne tout personnes reconnue coupable d' »atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat » à l'emprisonnement d'un à cinq ans et d'une amende de 1.000 à 10.000 dirhams. « Cet article est le plus utilisé dans les condamnations relatives aux protestations », a-t-elle souligné, faisant savoir que le conseil a émis une proposition de réforme pour apporter plus de précisions à ce texte de loi.