Le mouvement "Hors-la-loi", collectif citoyen pour la défense des libertés individuelles, a annoncé la tenue, ce mercredi 3 février à partir de 9H, d'un "sit-in digital" en soutien à Hanaa, arrêtée à Tétouan début janvier dernier suite à la diffusion massive, à travers les applications de messagerie instantanée, d'une vidéo à caractère sexuel où elle apparaît. Mère de deux enfants, Hanaa a été condamnée à un mois de prison ferme pour avoir entretenu des relations sexuelles hors du cadre du mariage, et ce conformément aux dispositions de l'article 490 du Code pénal. Ce dernier stipule que "sont punies de l'emprisonnement d'un mois à un an, toutes personnes de sexe différent qui, n'étant pas unies par les liens du mariage, ont entre elles des relations sexuelles". Cependant, "Hors-la-loi" estime ainsi que Hanaa est une victime que la loi marocaine est supposée protéger et non punir. "Hanaa est maman de deux enfants et vit dans une situation de précarité extrême. Elle a été victime d'exploitation sexuelle à des fins pornographiques par l'auteur de la vidéo qui a décidé, plusieurs années plus tard, de diffuser cette vidéo sans son consentement. Aujourd'hui, c'est elle qui se retrouve en prison tandis que l'auteur de ces infractions est en liberté", s'indigne le collectif dans un communiqué. En effet, l'article 448-1 du code pénal punit l'exploitation sexuelle à des fins pornographiques de 5 à 10 ans d'emprisonnement et l'article 447-1, quant à lui, punit la diffusion de vidéos privées sans le consentement de la personne concernée de 6 mois à 3 ans d'emprisonnement, rappelle "Hors-la-loi". Le mouvement citoyen, auteur d'une pétition qui convie à la suppression des articles du Code pénal qui incriminent la pratique de libertés individuelles, a renouvelé son appel à l'abolition de cet l'article 490 de ce Code, en formulant le souhait que la justice soit plus sensible aux questions des violences faites aux femmes, de la protection de la vie privée et des libertés individuelles. C'est dans ce contexte qu'advient le lancement de cet "appel à la mobilisation digitale", porté par le hashtag #STOP490 et qui coïncide avec la date de sortie de Hanaa de prison. Citoyens mais aussi influenceurs et célébrités sont conviés à poster, sur leurs pages sur les réseaux sociaux, le hashtag #STOP490 sur un fond rouge, symbole de leur participation au sit-in digital et à l'appel lancé pour "l'abrogation pure et simple de l'article 490 du Code pénal", conclut le collectif.