Près de 50% des Marocains prennent en considération l'origine marocaine lors de leurs achats des produits habituels, selon une étude réalisée par le cabinet Imperium. Le spécialiste des traitements d'information, Imperium, a dévoilé, le 22 septembre, les résultats d'un sondage portant sur les préférences de consommation des Marocains. Intitulée « Les Marocains et le made In Morocco – Préférence et implication », l'étude révèle que presque cinq Marocains sur 10 de la population interrogée déclarent prêter attention au label «made in Morocco» lors de leurs achats des produits habituels. Concrètement, 59% des Marocains font attention à l'origine des produits consommés, quand ils font leurs emplettes. Contactés par H24Info, les initiateurs de ce sondage indiquent que deux à trois Marocains sur 10 le font «plus» à «beaucoup plus» (12%), notamment les femmes. Mieux encore! Selon les personnes sondées, 39 % déclarent implicitement que cet acte fait partie de leurs habitudes d'achat. Si les critères de qualité (70%), de prix (57%), d'emballage (36%) et de nom de la marque (32%) dépassent de loin celui de l'origine du produit (14%), il apparaît que le «made in» (en général) reste un levier important sur lequel il est possible de bâtir un attachement aux marques chez les Marocains. Alimentaire et textile Assiste-t-on donc à une réelle prise de conscience citoyenne ou une simple conséquence de la pandémie qui, de fait, a contraint les Marocains à consommer local? Pour Anouar Sabri, PDG d'Imperium, « l'étude démontre qu'il y a une prédisposition à adhérer au concept à travers le degré d'attachement des Marocains à la démarche qui se résume à « consommer marocain » (72%) ». « L'étude réalisée par Imperium a soulevé un fait très important lié à la préférence nationale: à savoir que les Marocains sont prêts, en tant que citoyens, par leurs habitudes et attachement à leur pays à consommer marocain et d'encourager leur pays. Ceci s'est vraiment accentué davantage à la suite de cette crise du covid-19 », ajoute Sabri. Et de tempérer: « Cependant, il y a encore du travail à faire pour les organismes concernés par la mise à niveau de l'offre, car la qualité reste un critère discriminant lors du choix des produits et services (70%). Avec des stratégies promotionnelles et marketing efficaces, le concept pourrait avoir un futur plus prometteur », suggère t-il. Cependant, 47% des personnes sondées font attention au label du terroir quand il est question de produits alimentaires, « car ce concept est déjà établi dans ce secteur d'activité économique (légumes, fruits, huile d'olive, produits du terroir...) », précise notre source. D'autre part, 43% de la population interviewée tient à l'origine marocaine lorsqu'il s'agit du secteur textile (maroquinerie, prêt-à-porter traditionnel...) lors de l'achat de leurs produits et marques. Il reste, à présent, à développer d'autres secteurs industriels ou autres, pour lesquels ce concept devrait être lié dans le souvenir et le subconscient des consommateurs. Plus significatif encore, le fort degré de confiance accordé au label «made in Morocco». En effet, 72% de la population sondée se déclarent confiants vis-à-vis des produits «made in Morocco», dont 28% se disent très confiants, notamment la classe moyenne âgée de 35 ans et plus.
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Le « Made In Morocco » n'a pas la cote auprès des jeunes Et la population qui reste encore à convaincre, ce sont les jeunes. Selon le sondage, 44% des sondés qui sont peu confiants sont précisément les Marocains de moins de 24 ans. « Nos jeunes de 24 ans et moins ont besoin d'être sensibilisés sur l'importance majeure du «made in Morocco». D'ores et déjà, le concept constitue un levier très important à construire et inculquer dans la mentalité de cette cible à travers les médias et la communication », commente Anouar Sabri. Des jeunes souvent fascinées par les marques étrangères. A ce propos, l'étude d'Imperium a pu établir un classement des «préférences pays», plaçant le Maroc en troisième position (31%) ex-aequo avec les Etats-Unis, derrière la France (51%) et l'Allemagne (38%), ce qui est dû à l'image de marque et à la stratégie de «Nation Branding» que ces deux pays ont construites depuis des années auprès du consommateur marocain dans différents secteurs, explique le communiqué.
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Le PDG d'Imperium insiste sur l'idée de « différenciation » pour améliorer sa compétitivité. « Nous vivons dans un monde où les pays essaient de devenir les mêmes en termes d'infrastructures et de qualité de vie. Cependant, les objectifs nationaux, y compris un programme de base universel pour promouvoir le commerce, l'investissement et les voyages/tourisme, sont mieux atteints grâce à la différenciation. Les pays doivent porter un regard critique sur eux-mêmes et se demander: «Pourquoi les entreprises devraient-elles investir ici ou les touristes devraient-ils venir ici, plutôt que d'aller dans d'autres pays pour investir et faire du tourisme?» », déclare-t-il. Enfin, l'étude s'est intéressée également aux tendances de l'indice de confiance avant et durant la campagne de vaccination. Juste avant celle-ci, 54% des sondés ont le sentiment que la situation économique se portera mieux qu'avant, tandis que cinq mois après le début de la campagne, l'indice a grimpé de six points, passant donc de 54% à 60%. « Hna Mgharba » «Consommer marocain» va-t-il aider à la relance de l'économie marocaine? 76% de la population sondée adhèrent à ce principe, lequel se confirme à travers son verbatim lors de l'expression de ses raisons de consommer marocain. « Hna Mgharba » est apparu assez souvent dans les dires de la population enquêtée, ce qui représente un grand témoin de cette prédisposition et de cette sensibilisation, confie le PDG d'Imperium. « Le « made in Morocco » est un vrai catalyseur qui assure une dynamique majeure pour la relance de l'économie nationale au niveau du marché domestique et au-delà. Cela passe par la construction d'une crédibilité et de la confiance à l'égard du consommateur », conclue-t-il. Consommer marocain est devenu une priorité nationale, voire une urgence dans le cadre du plan de relance économique, en vue d'assurer un équilibre de la balance commerciale. Au final, le consommateur marocain est prédisposé à consommer marocain à condition que la marque arrive à appréhender l'équation basée sur les paramètres du prix, la qualité et la confiance. Cela aboutira à la construction d'un environnement convivial de consommation rapporte l'étude qui prend toute son importance dans le contexte actuel de sortie de crise sanitaire, de formation de nouveau gouvernement et de relance économique.