Les Marocains ont de plus en plus tendance à privilégier le «Made in Morocco». Une tendance accentuée par la crise sanitaire et ses conséquences sur l'économie nationale. C'est que révèle une enquête réalisée par Imperium. «Les Marocains et le Made in Morocco – Préférence et implication». Tel est l'intitulé d'une étude qui prend toute son importance dans le contexte actuel de sortie de crise sanitaire, de formation d'un nouveau gouvernement et de relance économique. Ainsi, c'est Imperium qui s'est intéressé à la question, interrogeant des consommateurs Marocains sur leurs facteurs de préférence lors de l'acte d'achat et d'implication dans la relance de l'économie, en cette période de crise. Réalisée du 25 février au 6 mars 2021, l'étude a porté, également, sur les tendances de l'indice de confiance, avant et pendant la campagne de vaccination. Avant ladite campagne, 54% des sondés avaient le sentiment que la situation économique s'améliorerait. Ce pourcentage a grimpé de 6 points, s'établissant à 60 %, après cinq mois de vaccination, illustrant ainsi une amélioration de l'indice de confiance auprès des personnes interrogées. «Made in Morocco», catalyseur de la relance En ce qui concerne le «Made in Morocco», il apparaît que celui-ci est un vrai catalyseur qui peut assurer une dynamique majeure pour la relance de l'économie nationale au niveau du marché domestique et au-delà. Cela passera par la construction d'une image de marque et d'une crédibilité à l'égard du consommateur. Imperium explique dans ce sens que «la crise sanitaire a démontré l'importance d'un label local, notamment pour les produits de première nécessité. La conjoncture a démontré aussi que le Maroc doit nécessairement améliorer ses offres de façon à réduire, autant que faire se peut, sa dépendance vis-à-vis de l'étranger». En effet, l'étude a soulevé un aspect très important lié à la préférence nationale, à savoir que les Marocains sont prêts, en tant que citoyens, par leurs habitudes et attachement à leur pays, à consommer marocain et à encourager leur pays. La crise sanitaire n'a fait qu'accentuer ce sentiment national. De plus, le consommateur est prédisposé à consommer «marocain», à condition que la marque arrive à appréhender l'équation basée sur les paramètres prix, qualité et confiance. Cela aboutirait à la construction d'un environnement convivial de consommation. Une priorité nationale Depuis plusieurs années, de nombreuses initiatives et actions ont été lancées pour mettre en avant le «Made in Morocco» et encourager les différentes cibles à consommer «local». Une dynamique devenue aujourd'hui une priorité nationale, voire une urgence dans le cadre du plan de relance économique, en vue d'assurer un équilibre de la balance commerciale. Si les critères de qualité (70%), de prix (57%), d'emballage (36%) et de nom de la marque (32%) dépassent de loin celui de l'origine du produit (14%), l'étude d'Imperium démontre que le «Made in» (en général) reste un levier important sur lequel il est possible de bâtir un attachement aux marques auprès du consommateur. En effet, «plus d'un Marocain sur deux, de la population interrogée, dit prêter attention au label «Made in» lors de l'achat des produits habituels, tandis que 39 % déclarent implicitement que cet acte fait partie de leurs habitudes d'achat», est-il affirmé dans ce sens. Le sondage a pu établir, à ce propos, un classement des «préférences pays», plaçant le Maroc en troisième position (31%), ex-aequo avec les Etats-Unis, derrière la France (51%) et l'Allemagne (38%). Cela est dû à l'image de marque et à la stratégie de «Nation branding» que ces pays ont construites depuis des années auprès du consommateur marocain dans différents secteurs. Qu'en est-il de la perception du «Made in Morocco» ? Presque cinq personnes sondées sur dix déclarent faire attention au label «Made in Morocco» lors des achats des produits de grande consommation et deux à trois le font «plus» à «beaucoup plus» (12%), notamment les femmes. Plus significatif encore, le fort degré de confiance accordé à ce label. En effet, 72% se déclarent «confiants» vis-à-vis des produits de fabrication locale, dont 28% «très confiants», notamment la classe moyenne âgée de 35 ans et plus. La baisse de confiance est à corréler avec la tranche d'âge. L'enquête ayant démontré que les 44% des sondés qui sont peu confiants sont des jeunes de moins de 24 ans. Par ailleurs, l'enquête d'Imperium démontre avec force que le concept de label local constitue un levier très important à construire et à inculquer dans le mindest de cette cible, à travers les médias et la communication. «Consommer marocain» va-t-il aider à la relance de l'économie nationale ? 76% des sondés adhèrent à ce principe, lequel se confirme à travers leur verbatim relatif aux raisons de consommer «marocain». Cette population est composée surtout des classes D et E et appartenant à la tranche d'âge 25-44 ans. Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO