L'ancien avocat de Taoufik Bouachrine a été interdit d'exercer pendant un an. Mohammed Ziane dénonce une injustice. La Cour d'appel de Rabat a décidé de suspendre Me Ziane suite à ses propos tenus lors du procès de Taoufik Bouachrine, nous explique l'intéressé, joint par téléphone. «Ces accusations remontent à 2019, mais ce n'est qu'un an plus tard que cette décision intervient», s'insurge le bâtonnier. «À l'époque déjà, le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire (GTDA) relevant du Conseil des droits de l'Homme des Nations Unies avait considéré que le procès contre Taoufiq Bouachrine n'était pas équitable (...) l'instance avait d'ailleurs demandé la libération de mon client et l'arrêt des pressions que ma famille et moi subissaient», poursuit-il.
Lire aussi: Procès Bouachrine: Me Ziane jette l'éponge
L'avocat dénonce une «tentative d'étouffement de l'affaire», s'interrogeant sur «le moment choisi par la justice pour se prononcer». «Ma condamnation se fait dans un contexte marqué par la Covid-19 et où les institutions internationales et l'opinion publique semble très occupée (...) mais je n'en resterai pas là», affirme Me Ziane qui introduira un pourvoi en Cour de Cassation. Pour rappel, le bâtonnier avait été derrière plusieurs polémiques durant le procès du directeur de publication du quotidien arabophone Akhbar Al Yaoum qu'il a défendu dans un premier temps, avant de jeter l'éponge. Outre ses sorties controversées, l'avocat avait également été condamné à un an de prison avec sursis pour avoir caché l'une des plaignantes, citée à témoigner dans le cadre de l'affaire Bouachrine.