Des archéologues marocains et étrangers effectuent actuellement une mission d'inventaire et de documentation du patrimoine naturel et culturel dans le site de Laghchiwat relevant de la commune d'Amgala (province de Smara). Cette opération, qui s'inscrit dans le cadre de la convention de partenariat signée entre le département de la Culture, le Conseil provincial de Smara et l'Association Mirane pour la protection archéologique, ainsi que l'Institut français de recherche pour le développement, s'est déroulée avec la participation de chercheurs marocains et étrangers spécialisés dans les domaines du patrimoine et de l'archéologie, tels que la paléoanthropologie, la géologie et la topographie. Ce projet intégré, mené en partenariat avec plusieurs départements gouvernementaux tels que le Haut-Commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification, ambitionne de créer un dynamisme économique dans une province riche en atouts naturels et culturels. Dans une déclaration à la MAP, Lahcen Chorfi, directeur régional de la Culture de Laâyoune-Sakia El Hamra, a indiqué qu'une équipe de chercheurs franco-marocaine étudie actuellement les aspects patrimoniaux, historiques et archéologiques du site Laghchiwat, rappelant les grandes découvertes archéologiques annoncées ces dernières années dans cette région. Ces recherches archéologiques constituent un maillon important dans le processus de l'étude sur le patrimoine et l'histoire marocaines, a-t-il relevé, notant que ce projet est centré sur le thème: « Recherche et documentation archéologiques sur le patrimoine culturel et naturel du bassin de Sakia El Hamra ». D'après M. Chorfi, l'objectif est de faire connaitre les potentialités de cette province aux échelles nationale et internationale en vue de donner une forte impulsion au tourisme culturel et écologique.
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De son côté, Abdallah Alaoui, professeur à l'Institut national d'archéologie de Rabat, a déclaré que le projet d'inventaire et de documentation des découvertes archéologiques sur le site de Laghchiwat, lancé en avril dernier, « a commencé à porter ses fruits ». M. Alaoui, également chef de cette mission, s'est félicité de l'implication des acteurs de la société civile locale, soulignant que le site de Lahchiwat, d'une superficie de 14 km2, avait été répertorié dans le Registre du patrimoine national. En outre, cette mission scientifique contribuera à la formation des jeunes chercheurs locaux sur les bases et principes de la recherche dans le domaine de l'archéologie. C'est dans le même cadre qu'une structure a été mise en place pour préserver les sites de patrimoine rupestre de la province, en plus de la création d'une réserve pour protéger et assurer la reproduction et le redéploiement d'espèces sauvages telles que l'Addax, qui vivaient dans cette zone dans le passé et qui en ont ensuite été éteintes à cause de divers facteurs. Les recherches effectuées lors de la première mission (mars-avril 2019) ont permis d'identifier les caractéristiques générales du site du grand Laghchiwat, ainsi que de découvrir des sites funéraires caractérisés par la diversité des structures et des formes architecturales et des sites d'extraction du silex utilisé dans la fabrication d'outils rupestres.
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Rituels funéraires des anciennes communautés humaines Cette mission est également marquée par l'usage de techniques modernes et avancées pour la topographie du terrain, ce qui permet de prendre des photos des inscriptions difficiles à identifier et de procéder à l'analyse des données. Pour la mission actuelle, l'accent a été mis sur les études et enquêtes géomorphologiques et géologiques, en prenant des reliefs géométriques en relation avec des inscriptions rupestres et une étude archéologique des monuments funéraires et de leurs annexes, tout en effectuant des fouilles archéologiques dans un complexe funéraire avec une composition complexe, pouvant donner les résultats escomptés, comprendre les aspects des rituels funéraires des anciennes communautés humaines qui ont vécu dans le Sahara marocain et le nord de la Mauritanie. L'équipe étrangère est composée de chercheurs de l'Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP), du Centre national de la recherche scientifique à Marseille, en plus d'autres experts en provenance d'Egypte et de Mauritanie. Prennent part à cette mission, du côté marocain, des chercheurs de l'Institut national d'archéologie et du patrimoine (Rabat), de la faculté des sciences de l'Université de Mohammed V, de la faculté des lettres et des sciences humaines de l'université d'Ibn Zohr (Agadir) et de la faculté des lettres et des sciences humaines de l'université d'Ibn Tofail (Kénitra).