Si elle a attiré et inspiré une pléthore d'artistes du monde entier au fil des siècles, ce n'est que maintenant que la ville de Marrakech se révèle comme la nouvelle plaque tournante de l'art en Afrique du Nord. En effet, la Ville ocre accueille ce mois-ci le «1:54», grand-messe de l'art, et abritera l'ouverture du Musée d'art contemporain africain Al Maaden (Museum of African Contemporary Art Al Maaden – Macaal). Les deux événements ont lieu dans la même semaine. Après avoir été sous-évalué dans le monde pendant des décennies, l'art africain vit aujourd'hui sa renaissance sur les couvertures de magazines et dans de célèbres galléries à New York, Londres, Paris, etc. Et les artistes africains veulent montrer au monde que les grands rendez-vous peuvent également se dérouler sur le continent. «Après avoir rehaussé l'image des artistes africains à l'étranger, notre ambition ultime a toujours été de remettre le continent sur le devant de la scène, afin de pouvoir créer une base solide sur le sol africain», explique Touria El Glaoui, fondatrice du «1:54», citée par The Independent. Et cette volonté est partagée à travers le continent, les grandes villes se dotant de galléries dignes de ce nom. L'année dernière, la ville de Cape Town en Afrique du Sud s'est mise sous le feu des projecteurs en accueillant le premier musée dédié à l'art contemporain africain dans le monde, consolidant ainsi son statut de plaque tournante culturelle. Mais, il est inconcevable qu'un continent de 54 pays et plus d'un milliard d'habitants ne dispose que d'un centre majeur de l'art. La fille du célèbre artiste marocain Hassan El Glaoui en a fait son cheval de bataille. Elle a ainsi travaillé avec des curateurs et artistes marocains pour positionner Marrakech sur la carte mondiale de l'art. Un de ses collaborateurs est Othman Lazraq, qui, avec son père le promoteur immobilier Alami Lazraq, a fondé le Macaal. Le musée, qui ouvre ses portes au public ce mois de février, présentera les plus de 2000 pièces d'art africain que possède la famille, en plus d'expositions dédiées à la vie sur le continent. La première sera «Africa is No Island», qui explore l'identité nationale à travers la photographie. Des centaines de collecteurs et d'amoureux d'art afflueront ainsi sur Marrakech ce mois de février, afin de découvrir l'art du continent à Macaal, mais aussi à l'hôtel de luxe La Mamounia, où se déroulera le «1:54». Sans oublier le «Musée Yves Saint Laurent», le «Riad Yima», le «Voice Gallery», et la «Gallérie 6.4», qui animent déjà la vie artistique de la Ville ocre.