Le ramassage et le traitement des déchets médicaux est une affaire sérieuse très sérieuse. Cela relève même de la problématique relative à la Santé publique dans la mesure où un mauvais tri, un mauvais ramassage et un mauvais traitement sont à la fois dangereux et susceptibles de provoquer de sérieux problèmes de sante, pollution de l'environnement voire de contamination grave. La loi 28-00 qui régit les déchets médicaux et pharmaceutiques, à travers le décret n° 2-09-139, en vigueur depuis novembre 2006, stipule que ces derniers proviennent de tout déchet issu des activités de diagnostic, de suivi et de traitement préventif, palliatif ou curatif dans les domaines de la médecine humaine ou vétérinaire et tous les déchets résultant des activités des hôpitaux publics, des cliniques, des établissements de la recherche scientifique, des laboratoires d'analyses opérant des ces domaines et leurs établissements similaire. IL faut préciser également d'autres sources de production des déchets médicaux existent encore tels les cabinets médicaux, les infirmeries, les cabinets dentaires, les centres de consultation externes, les cabinets d'esthétique, les cabinets et cliniques vétérinaires, les instituts de formation de santé, les établissements de cures thermales, les morgues et centres d'autopsie, les centres de transfusion sanguine, les bureaux municipaux d'hygiène … Bref la liste est bien longue, diversifiée et donc devant revêtir un caractère de travail professionnel dans la phase de tri de ces déchets médicaux, mais également dans la phase de ramassage et de traitement. Il est certain que les premières personnes exposées aux risques liés aux déchets médicaux et pharmaceutiques dont d'abord les professionnels de la santé qui manipulent les objets piquants, coupants, souillés et sont donc exposés aux risques de blessures et d'infection. Les éboueurs sont également exposés lors du transport des déchets mal conditionnés, d'où un ramassage particulier s'impose et ne doit en aucun cas être assimilé avec celui des déchets ménagers ordinaires. Les personnes exposées sont également tous ces récupérateurs qui manipulent les déchets au niveau des décharges publiques, d'où un traitement professionnel s'impose dans le ramassage, dans l'enfouissement de ces déchets après traitement, incinération ou broyage. Il est certain également que sont les producteurs de ces déchets médicaux qui sont les premiers responsables de leur tri, d'abord, de leur acheminement dans un centre de traitement, selon le principe du pollueur-payeur. Les textes, Loi 28-00 à ce sujet sont claires d'ailleurs et précisent entre autres que « toute personne qui détient ou produit des déchets, dans la nature à produire des effets nocifs sur le sol, la faune et la flore, à dégrader les sites ou les paysages, à polluer l'eau l'air ou les eaux, à engendrer des odeurs, ou d'une façon générale, à porter atteinte à la santé de l'homme et de l'environnement, est tenue d'en assurer ou d'en faire assurer l'élimination dans les conditions propres à éviter les dits effets, et ce, conformément aux dispositions de la loi et ses textes d'applications. » Côté texte, c'est quasi parfait mais qu'en est-il au niveau de l'application. A Agadir, la collecte des déchets médicaux et leur traitement se faisait par les services de la Commune Urbaine, ce n'est plus le cas dernièrement, d'où un vide sérieux et grave à la fois dans le ramassage, le traitement de ces déchets. Suite un une réunion présidée par le Wali, avec les services intéressés, il a été convenu, provisoirement que la Commune Urbaine, se charge de ce ramassage. Comme le secteur n'a jamais été organisé, comme il n'y avait jamais eu de société privée spécialisée qui s'occupait de ce ramassage et du traitement des déchets médicaux, tout le monde est désorienté, le danger est sérieux et une solution urgente s'impose. Il est inconcevable de laisser pourrir les déchets médicaux dans tous ces établissements médicaux. Une gestion rigoureuse et scientifique et professionnelle, s'impose. On ne peut laisser n'importe qui déposer n'importe quoi en la matière, n'importe où et n'importe comment ; les déchets médicaux qui sont de dangers réels à l'hygiène, à la santé des citoyens et à l'environnement. L'hôpital Hassan II est le seul établissement qui dispose d'un broyeur des déchets médicaux depuis trois, quatre ans mais qui ne prend en charge que les déchets des centres urbains et se santé public, uniquement. Autrement dit pour tout le reste, rien. C'est grave tout de même et cela dénote une très mauvaise gestion de proximité à la fois de la part des Autorités compétentes, des élus, et du département de la santé. Car doter l'hôpital Hassan II d'un broyeur est une excellence chose en soi sauf qu'on n'a pas le droit de fermer l'œil sur les autres déchets produits par tous les divers producteurs de déchets médicaux et à l'échelon de toute une province, voire des autres provinces voisines, pour la simple raison qu'ils ne proviennent pas des hôpitaux et centre de santé publics. On estime à quelques 240 kg / jour de déchets hospitaliers traités par le broyeurs de l'hôpital, cela veut dire qu'au minimum le double n'est ni broyé, ni traité, et dernièrement plus grave encore ni ramassé correctement. De grâce où allons-nous ? Il est indiscutable que le problème des déchets médicaux existe depuis longtemps, on en a parlé d'ailleurs dans ces colonnes mêmes, mais hélas, les autorités compétentes n'avaient pas pris les décisions efficaces qu'il fallait. On se rejette la balle entre producteurs de déchets médicaux, Autorités et Conseil Municipal, pourtant la loi existe, la réglementation aussi et il fallait juste l'appliquer dans toutes ses dispositions relatives à la fois au tri, au ramassage et au traitement. Mais comme c'est là un problème qui n'est pas apparent au grand public, même s'il est dangereux, on a laissé traiter les choses jusqu'à arriver à un blocage maintenant sérieux et grave. Alors qu'il fallait tout simplement anticiper, prévoir, prendre ses dispositions à temps, de la part du Conseil Communal, du département régional de la santé publique et des Autorités, pour appliquer les solutions adéquates que d'autres villes ont adopté depuis des années. C'est tout simplement une question de gestion de proximité qui malheureusement fait défaut, dans ce cas là comme dans d'autres problèmes et problématiques urbains qui sévissent depuis des années. On ne peut trouver d'excuses à tous ces partenaires de ne pas avoir défini et appliqué une stratégie de ramassage des déchets médicaux dans une agglomération comme Agadir, en pleine expansion, chef lieu d'une importante région et capitale nationale du tourisme balnéaire. Cela est d'autant plus insensé lorsqu'on sait que le coût d'un broyeur de déchets médicaux, selon les connaisseurs, ne dépasse pas les 3 millions de Dh et que des sociétés marocaines privées spécialisées dans le ramassage et le traitement des ordures existent au Maroc. Il est certain que le privé assume une part de responsabilité aussi, dans la mesure où il est producteur de déchets médicaux, mais les autorités locales, sanitaires et les élus devaient l'impliquer pour qu'il assume ses responsabilité en appliquant la loi et la réglementation en vigueur, tout simplement. Moralité, il faut agir et pour de bon. On n'a ni le droit ni l'excuse de laisser pourrir encore cette situation de ramassage des ordures médicaux et pharmaceutiques qui est déjà très préoccupante et qui risque un jour, si rien n'est fait d'être la source d'une grande contamination généralisée. On n'est à l'abri de rien tant que les choses ne sont pas faites dans les règles, à la fois en ce qui concerne le tri, le ramassage et le traitement des déchets médicaux. On ne badine pas avec le danger au quotidien, ni avec la santé des citoyens ni avec la pollution de l'environnement , non plus A bon entendeur, salut.