Devant le danger que représentent les déchets médicaux sur la santé publique et l'environnement, les pays de l'Union du Maghreb arabe ont décidé de mettre sur pied une stratégie maghrébine et un guide pour le traitement de ces déchets. Une équipe d'experts maghrébins a entamé, mercredi à Rabat, l'élaboration d'un guide pour le traitement des déchets médicaux et d'une stratégie maghrébine pour lutter contre les maladies contagieuses dans les pays de l'Union du Maghreb arabe (UMA). Lors d'une réunion tenue ce même jour, au siège du secrétariat général de l'UMA, les experts ont souligné la nécessité de l'échange d'informations concernant l'apparition de cas épidémiques dans les régions et postes de frontières des pays du Maghreb arabe, conformément aux normes sanitaires internationales, indique un communiqué du Secrétariat d'Etat de l'Union. Dans ce cadre, l'institut Pasteur et les laboratoires similaires, ont été appelés à tenir une réunion en Tunisie en septembre prochain afin de parachever la stratégie maghrébine commune. Une stratégie qui conduirait par la suite à la création d'un observatoire maghrébin de surveillance épidémiologique. Quant au traitement des déchets médicaux dans les établissements sanitaires, les experts ont décidé, compte tenu de la grande importance que revêt l'opération du tri des déchets, de poursuivre l'élaboration du guide maghrébin de traitement de ces déchets. D'autant plus que la préparation de ce guide coïncidera avec l'atelier international, prévu début juillet prochain en Libye, sur le traitement des déchets médicaux. En principe, tous les déchets issus des activités de diagnostic, de suivi et de traitement préventif, curatif ou palliatif dans le domaine de la médecine humaine ou vétérinaire, des hôpitaux publics, des cliniques et des cabinets privés, de la recherche scientifique ou laboratoires d'analyses opérant dans ces domaines, entrent dans le cadre des déchets médicaux. C'est dire que le problème est plus que sérieux. Au Maroc, le secrétariat d'Etat à l'Environnement vient de présenter l'état des lieux en ce qui concerne les déchets médicaux devant la chambre des conseillers. Il se trouve que le Secrétariat d'Etat travaille activement pour accélérer la présentation et l'adoption du projet de loi relatif au traitement des déchets solides. C'est dans ce cadre qu'il a présenté son approche spécifique dans l'examen du dossier des déchets médicaux. Et c'est ce même département, et non celui de la santé, qui prépare des mesures importantes (qui seraient annoncées ultérieurement) relatives à l'appui financier des collectivités locales pour les aider à surmonter la problématique des déchets. En revanche, auprès du ministère de la Santé, on explique qu'une réflexion est effectivement en cours auprès du département de l'Environnement pour la mise en place d'un cadre réglementaire en la matière. En attendant, c'est la direction des hôpitaux qui se charge du traitement des déchets hospitaliers sur la base de simples circulaires internes. Le Maroc produit environ 7,5 millions de tonnes de déchets solides par an répartis entre déchets ménagers et assimilés (6,5 millions tonnes), déchets industriels (975.000t) et déchets médicaux (11.910 tonnes), a indiqué, il y a près d'un mois le secrétariat d'Etat chargé de l'Environnement. La part des établissements sanitaires publics et privés marocains est donc d'environ 12 000 tonnes de déchets médicaux par an, soit une moyenne de l'ordre de 3kg/lit/jour. Près de 38% de ces quantités sont concentrés dans les deux régions de Rabat-Zemmour-Zaêr et du Grand Casablanca. Il faut signaler qu'à cause de la défaillance des incinérateurs, une grande partie des déchets médicaux est forcément évacuée dans les décharges publiques avec les risques énormes de nuisance à l'environnement et à la santé des citoyens.