Jusqu'à l'année 2000, les déchets médicaux, quel que soit le risque qu'ils présentaient, étaient véhiculés vers la décharge publique. Il y a quelques mois, le Centre hospitalier Ibn Rochd délègue cette tâche à des spécialistes. Le Maroc produit annuellement quelque 38 mille tonnes de déchets médicaux chaque an. Ce sont les dernières statistiques présentées par le ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Eau et de l'Environnement. Selon la même source, les déchets médicaux dangereux représentent 12 mille tonnes. Il était question de créer un Centre national pour le traitement des déchets médicaux classés dangereux. Pour l'heure, quelques hôpitaux à Casablanca ont dû prendre l'initiative de déléguer cette tâche à des spécialistes. ALM s'est intéressé au centre hospitalier Ibn Rochd comme étant l'un des plus grands centres hospitaliers du Royaume et donc l'un des plus grands producteurs de déchets médicaux dangereux. dans ce centre, les déchets médicaux sont soumis un traitement spécifique depuis quelques mois. «Avant l'année 2000, les déchets médicaux, quelle que soit leur nature, étaient acheminés vers la décharge publique », explique Mbarek Benchaou, administrateur économe du CHU Ibn Rochd. Avec tous les risques biologiques et chimiques qu'ils comportaient, ces déchets étaient déchargés dans la nature au risque de contaminer les habitants de la région. Sans oublier bien sûr le personnel du CHU qui était exposé à son tour à de forts risques de contamination. « Des cas de contamination auraient été déclarés, il y a quelques années. Ils concernent l'hépatite C », fait remarquer l'administrateur économe du CHU Ibn Rochd. Ce n'est qu'à partir de l'année 2000 que ces risques ont commencé à être cernés. Grâce à un don octroyé par la Princesse Lalla Hasna, le personnel du CHU a pu être doté en containers hermétiques pour le ramassage des déchets dangereux. La prise de conscience a permis, il y a environ 2 mois, de déléguer le ramassage des déchets médicaux à une multinationale (ATHISA) spécialisée en le domaine. L'opération commence au sein des divers pavillons du CHU. Quelques infirmiers ont été formés afin d'assurer les premiers gestes de ramassage. Dans leur chariot, un sachet en plastique est accroché pour y mettre les déchets dangereux. Un petit container en plastique est posé dans le chariot afin de recevoir les objets piquants et tranchants. Les chariots sont vidés après dans des tonneaux en plastique renforcé. C'est à ce moment-là que le personnel de la société spécialisée intervient. Des tournées pour le ramassage sont effectuées. « Les ramassages sont faits au moins deux fois par jour. Le service est bien sûr assuré 24h /24h et 7j /7j », explique Mbarek Benchaou. Les fréquences de ramassage varient d'un service à l'autre. Ainsi, le service des maladies infectieuses connaît l'une des plus grandes fréquences. Tous les tonneaux atterrissent dans un entrepôt aménagé au sein même du CHU. Ils sont dispatchés et pesés. Le marché passé avec cette société ne se base pas sur une rémunération forfaitaire mais sur un prix unitaire au kilogramme. Le pesage permet aussi de se faire une idée sur le volume des déchets du CHU. « Nous produisons environ 500 tonnes de déchets ménagers et quelque 100 tonnes de déchets à risque par an », estime l'administrateur économe du CHU. Les déchets sont véhiculés vers la décharge publique tandis que ceux à risque sont rangés dans un camion dédié à cet usage. Ils sont transportés dans un entrepôt de la société où ils subissent le traitement nécessaire. Pendant tout le processus d'intervention de la société spécialisée, un fonctionnaire du CHU, spécialisé en assainissement et hygiène, effectue les contrôles nécessaires.