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Ibn Rochd : Hôpital ou dépotoir ?
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 10 - 06 - 2005

Une dizaine de sacs de déchets médicaux est entassé près de la salle des médecins du service «Maternité» du Centre hospitalier universitaire Ibn Rochd, à Casablanca. Le risque d'une infection nosocomiale s'accroît de jour en jour.
Des déchets médicaux entassés au sein même de l'hôpital. C'est bel et bien dans l'un des plus grands services de la ville de Casablanca : la maternité du Centre hospitalier universitaire (CHU) Ibn Rochd. En fait, une dizaine de sacs de déchets médicaux sont empilés près de la salle des médecins et la salle d'échographie. Et cela dure plus de deux semaines. C'est ainsi que les risques, qu'engendre une telle situation, s'accroissent de jour en jour. Les déchets médicaux sont nuisibles à la santé, d'autant plus qu'ils sont accumulés dans un couloir mal aéré. Par ailleurs, il faut rappeler que le Maroc produit annuellement quelque 38 mille tonnes de déchets médicaux. Les déchets médicaux dangereux, quant à eux, représentent 12 mille tonnes. Auparavant, les déchets médicaux du CHU Ibn Rochd étaient acheminés vers la décharge publique de la ville, avec tous les risques que génère une telle situation. C'est ainsi que la direction de cet hôpital a délégué, il y a près de trois mois, la gestion des déchets médicaux à une société spécialisée dans le ramassage de ce genre de produits.
«Les malades ainsi que leurs nouveaux-nés peuvent facilement attraper une infection nosocomiale dans ces conditions-là. La présence de déchets médicaux dans un service accueillant des nouveau-nés est dangereuse », déclare l'un des réanimateurs même du CHU Ibn Rochd. À la Maternité, les malades semblent plus préoccupées de leur santé et celle de leurs bébés que de la présence de déchets médicaux. «C'est malheureux de le dire, mais la présence de ces sacs reste le cadet de mes soucis. En tant qu'époux de l'une des patientes hospitalisées à la Maternité, je veux que ma femme et mon bébé s'en sortent dans les plus brefs délais», crie un jeune père. Une source interne de la Maternité, requérant l'anonymat, renseigne, par le menu détail, sur l'état «désastreux » des salles d'opérations. «Le matériel nécessaire pour les opérations chirurgicales est défectueux. Et il y a un manque terrible en matière de respect des règles élémentaires de la stérilisation du matériel», précise-t-elle. À l'heure des visites, les salles de ce service ressemblent plus à une ruche d'abeilles. Non seulement les salles sont étroites par rapport au nombre des lits disponibles, mais elles sont mal aérées. «Des fois, les salles sont tellement encombrées que l'on a du mal à respirer. Avec l'arrivée des premières chaleurs, les choses vont se compliquer pour les femmes et surtout pour les bébés», remarque une jeune femme venue visiter une proche hospitalisée dans ce service. Au sujet des déchets médicaux, elle note que «cette situation ternit plus l'image du secteur de la santé publique que celle du service Maternité».


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