L'ONE maintient le site et va vers la confrontation avec les élus. L'ONE tient absolument à réaliser son projet de centrale thermique à base de charbon au Cap Ghir, à 40 Km d'Agadir. C'est insensé. Toutes les données scientifiques, économiques, écologiques, touristiques, sociales et relatives à l'environnement ( flore, faune et zone de pêche, entreautres…) dans la zone de Tamri et du Cap Ghir, sont vitales pour la région. Elles doivent être, non seulement, préservées mais protégées et ne doivent souffrir d'aucun risque de pollution ou de nuisance, à base de charbon , notamment. Pourtant l'ONE fait la sourde oreille et maintient son projet. C'est vraiment incroyable, voire scandaleux. Les élus régionaux réunis, jeudi dernier dans le cadre de la commission du tourisme qui dépendu du Conseil régionale de Souss Massa Draâ, ont pris une position unanime et ferme, en rejetant, sans aucun appel l'implantation de la centrale thermique à base de charbon au Cap Ghir. Le jour même, le D.G de l'ONE a été en déplacement à Agadir où il avait rencontré Abderrahim Oumani, Président du Conseil Préfectoral d'Agadir Ida Outanane. Le responsable de l'ONE a rejeté la proposition des élus concernant l'implantation de la centrale thermique à Sidi Ifni et a confirmé la maintient du projet au Cap Ghir. Cette attitude conduira inéluctablement à une vraie confrontation des élus ( locaux, régionaux, et des parlementaires) qui ont déjà exprimé ouvertement leur refus à l'implantation de la centrale au Cap Ghir. Une journée d'explication, prévue par le Conseil Préfectoral lors de sa dernière session ordinaire, a été décidée en commun accord avec le DG de l'ONE et le Président du Conseil Préfectoral, jeudi prochain. Les cadres de l'ONE vont apporter les éclaircissements à ce sujet. Or rien n'en sortira de nouveau. Les données techniques sont connues de tous, les enjeux également. Les risques sur l'Environnement également. Rappelons que la zone du Cap Ghir se trouve dans une zone avec un Schéma Directeur de développement Touristique du Littoral officiel défini depuis des années. La zone contient une bio-diversité très spéciale, confirmée par les scientifiques et les chercheurs de l'Université Ibn Zohr. C'est une zone importante de pêche, artisanale particulièrement qui fait vivre des milliers de personnes. C'est également une zone avec une faune et une flore endémiques. C'est également une zone qui se trouve à proximité de deux grandes stations balnéaires du pays. Agadir avec ses 40 000 lits et Taghazout dont les travaux de réalisation ont été lancés en janvier dernier et une prévision de 25 000 lits. Pourtant l'ONE ignore volontairement tous ces éléments et s'entête à faire son projet au Cap Ghir. C'est vraiment incroyable car il n'a convaincu personne sur le choix du Cap Ghir. D'ailleurs c'est le site qui pose problème, dans la version centrale à charbon et rien d'autre… La thèse de l'ONE, à ce sujet ne tient pas la route, du fait qu'il considère que Cap Ghir est la zone idéale pour réaliser son projet de centrale à charbon. Le Cap Ghir n'est pas l'unique site au Maroc où le projet se fera ou ne se fera pas. Or, il peut le faire ailleurs. ET il sera contraint de la faire ailleurs vu l'impact sérieux sur l'Environnement que la centrale va causer. Vu également l'énergie du militantisme de la part des élus, de la Société Civile et des ONG qui militent pour l'a Protection de l'Environnement et qui vont passer à la protestation officielle, appuyée par des associations nationales, très prochainement pour pousser l'ONE à faire son projet ailleurs. Il est certain que la Journée d'information va être le déclic de cet événement de protestation puisque le projet est rejeté à l'unanimité, et sans aucune réserve. Avec la centrale thermique à base de charbon, l'ONE veut produire 20% de la production nationale, qu'il va injecter dans le réseau national. Il peut le faire donc n'importe où et non spécialement à partir du Cap Ghir puisqu'il ne s'agit nullement d'une régionalisation de la production électrique dont le seul bénéficiaire serait la Région Souss Massa Draâ. En plus, au lieu de chercher des solutions de facilité, en implantant la centrale à charbon dans une zone alimentée par la ligne de chemin de fer, l'ONE projette de construire un port pétrolier au Cap Ghir avec un terminal charbonnier pouvant recevoir des bateaux de 100 000 tonnes. Avec donc toutes les conséquences réelles, potentielles et imaginables concernant le transport, l'emmagasinage et l'utilisation du charbon, dans une zone très sensible au point de vue écologique et de grande importance au point de vue développement économique et sociale. Il est à savoir également que l'ONE ne pourra jamais convaincre quiconque sur le bien fondé du choix du site de Cap GHir pour l'implantation d'une centrale thermique à charbon. Sur le principe de la production de l'électricité, on n'a pas besoin d'être convaincu, c'est un fait qu'il n'y a pas de développement sans électricité. Dire que les bailleurs de fonds, ( Banque Mondiale et autres) exigent une Etude d'Impact sur L'environnement avant de financer le projet, n'est pas un argument de taille. Tout le monde sait comment ça se passe. Ce n'est pas l'étude d'impact qui pose problème, c'est la réalisation et l'exploitation qui vont causer des problèmes sérieux. L'ONE ne peut défendre, tout de même, qu'il s'agit là d'une énergie propre. Le charbon, c'est le charbon. Ce n'est ni une énergie propre, encore moins renouvelable. En plus, l'ONE est obligé d'importer du charbon, en devises, pour produire une énergie polluante. Les techniques de production ont beau être sophistiqué, le risque est réel. Les termes de référence de l'Etude d'Impact sur l'Environnement en font d'ailleurs clairement acte. Vouloir maintenir coûte que coûte le projet au Cap Ghir, c'est nourrir une animosité flagrante vis-à-vis des populations locales, des élus, des ONG et de la Société Civile, qui ne peut que conduire à une confrontation aux conséquences imprévisibles. Nous sommes, tout de même en démocratie et les populations locales ont le droit d'exprimer leur avis, d'être écouté. Aucun projet dans le monde ne peut réussir s'il est rejeté par la population locale. Intégrer la composante de développement durable et intégré est l'une des conditions nécessaires pour la réussite de la réalisation d'un tel projet. Ce n'est pas le cas pour le projet de la centrale thermique Cap Ghir. L'entêtement de l'ONE le pousse ainsi droit vers le mur. A lui d'assumer pleinement ses responsabilités, en tant qu'établissement étatique et de faire en sorte que le projet soit implanté ailleurs, sans heurts… Du côté des populations locales et des élus, la mobilisation a atteint son paroxysme avant la phase de la confrontation… Comprend qui voudra. On suivra de très près la journée d'information de jeudi, à ce sujet.