Les élus de la région d'Agadir ont finalement convaincu l'ONE de changer de plans pour le projet de Cap Ghir. La centrale ne sera pas réalisée à Timrir. Le courant n'est pas passé pour le projet de Cap Ghir. L'Office national d'électricité (ONE) a mis en veilleuse ce projet pharaonique d'une centrale nucléaire de 600 mégawatt, au terme d'un ultime bras de fer intervenu la semaine dernière avec les élus de la région. Cette réunion tenue à Agadir en présence d'un comité touristique et d'un staff assez important de l'Office, à la notable exception de son directeur général, Younes Mâamar, a débouché sur un constat attendu : l'unanimité du corps élu contre l'emplacement de cette centrale à charbon à Timrir, localité située à 40 km au nord d'Agadir, à quelques encablures de la zone Azur de Taghazout et sur une réserve écologique. «nous avons proposé à l'ONE le transfert du projet vers le site de Sidi Ifni, lequel dispose déjà d'un port», rappelle Tarik Kabbaj, maire USFPésite de la municipalité d'Agadir, assez satisfait de l'abandon d'un projet aux menaces écologiques probables. «Il y avait une opposition unanime de l'ensemble des élus. C'est dommage que l'on en soit arrivé là. Il fallait prendre les avis au préalable. Quand on réalise un projet d'une telle ampleur, il ne faut négliger aucun aspect». Même réaction de la part de Abdellah Aberni, maire de Timrir: «ce projet était en contradiction avec le caractère touristique de la région. L'abandon ne peut que nous réjouir !». Du côté de l'ONE, l'on confirme aussi le gel du projet. «l'arrêt est effectif. L'on ne peut pas s'inscrire contre la volonté de la population. Mais cela ne résout pas le problème de l'offre et de la demande d'électricité. Le balnéaire ne doit pas être réservé exclusivement au tourisme», déclare une source proche de la Direction générale de l'ONE. Avec cette interruption, ce sont toutes les prévisions de l'Office qui sont à revoir. Le projet de Cap Ghir était prévu démarrer en 2008 pour être livré en 2012. La non réalisation de cette infrastructure dans les délais prévus allait occasionner, selon l'ONE, des perturbations face à une demande d'électricité qui croît à un rythme annuel de 8%. Si l'abandon de Cap Ghir est confirmé, en revanche rien n'est dit sur la solution alternative. Aux yeux des élus, transposer le projet à Sidi Ifini, site disposant déjà d'un port, contribuera à réduire le budget de la centrale de plusieurs millions de dollars. Dans tous les cas, l'ONE devra suivre un nouveau circuit pour identifier un nouveau site, en veillant cette-fois-ci, rappelle un élu de la région d'Agadir, «à ce que toutes les concertations prévues dans le cadre de toute démocratie qui se respecte soient prises». Contesté par les politiques, Cap Ghir était en ligne de mire dès la fin janvier 2007 quand, lors d'une réunion du Conseil préfectoral à Taghazout, les élus réclamèrent une étude d'impact. Contacté à l'époque par ALM, un responsable de l'Office, avait estimé que le coût environnemental était intégré au projet. Par la suite, Cap Ghir a vu son horizon de viabilité se réduire encore un peu plus le 15 mars 2007, suite aux remarques émanant de l'Université Ibn Zohr et concernant les termes de références de l'étude d'impact sur l'environnement. Le moins à dire est que le fait que le site choisi par l'Office national d'électricité soit classé zone touristique dans le plan d'aménagement du littoral n'a pas simplifié les choses. Ressources ONE 65, rue Othman ben Affan, Casablanca. Tèl : 022 66 80 80 www.one.org.ma http://www.one.org.ma • Atika Haimoud & Adam Wade