La cérémonie de lancement du deuxième Programme Pays-Maroc (PPM2) s'est déroulée, mardi 25 juin au siège de l'Organisation de Développement et de Coopération économiques (OCDE) à Paris. Une cérémonie organisée dans le cadre de la Réunion de haut niveau ouverte peu auparavant avec la participation du chef du gouvernement, Saad Eddine El Otmani, et du Secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurria. La cérémonie de signature du protocole d'accord relatif à ce programme, qui est destiné à assurer la continuité d'une collaboration renforcée entre les deux parties, s'est déroulée en présence d'une importante délégation ministérielle accompagnant le chef du gouvernement ainsi que de l'ambassadeur du Maroc en France, M. Chakib Benmoussa et de hauts responsables marocains et de l'OCDE.
La délégation ministérielle accompagnant le chef du gouvernement comprend MM. Mohamed Benchaaboun, ministre de l'économie et des finances, Mohammed Aujjar, ministre de la Justice, Lahcen Daoudi, ministre délégué chargé des Affaires Générales et de la Gouvernance, Mohamed Ben Abdelkader, ministre Délégué chargé de la Réforme de l'Administration et de la Fonction Publique, Abdelahad Fassi Fihri, ministre de l'Aménagement du Territoire, de l'Urbanisme, de l'Habitat et de la Politique de la Ville et Mme Mounia Boucetta, Secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale. MM. Khalid Safir, Wali, Directeur Général des Collectivités Locales, Mohand Laenser, président de l'Association des Régions du Maroc et Mohamed Dardouri, Wali chargé de la coordination nationale de l'INDH, figurent également parmi les membres de la délégation marocaine.
Dans son allocution, dont 2M.ma détient une copie, Mme Mounia Boucetta s'est félicitée, à cette occasion, de ce nouveau pas franchi sur la voie du renforcement des liens entre le Maroc et l'OCDE. "Nous nous félicitons de la signature aujourd'hui du 2ème Programme de Coopération pays Maroc/OCDE qui vient couronner des relations de coopération entre les deux parties qui ne cessent d'évoluer et de se renforcer". Pour la Secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, ce nouveau programme devrait permettre au Maroc de consolider les acquis déjà réalisés, d'améliorer l'efficience d'exécution et d'identifier de nouvelles opportunités, particulièrement dans le cadre de la coopération sud-sud et tripartite, objet de son intervention. De nos jours, a-t-elle souligné, la Coopération Sud-Sud et triangulaire offrent, de plus en plus la possibilité d'adopter des approches différentes de celles généralement appliquées par les donateurs. Il s'agit en effet d'une approche qui gagne une reconnaissance croissante vu qu'elle se fonde sur un esprit gagnant-gagnant, basé sur la solidarité, avec des outils plus appropriés et qu'elle permet également de meilleurs résultats en termes d'appropriation et d'impact. "L'environnement géographique immédiat dont jouit le Royaume du Maroc, lui permet un ancrage territorial stratégique, car il multiplie les sphères potentielles d'échanges et d'influence : Afrique, MENA et Europe ; ce qui place le Maroc à un carrefour foisonnant qui offre de grandes opportunités de coopération Sud-Sud et nord- Sud-Sud, a-t-elle ajouté, notant que "cela n'aurait pas été possible si le Royaume, sous l'impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI que Dieu L'assiste, n'avait pas inscrit la coopération Sud-Sud comme pilier stratégique de sa politique étrangère et l'a consacrée dans la Constitution en tant que constante de sa diplomatie".
En effet, l'engagement du Maroc en matière de la Coopération Sud-Sud s'inscrit dans le cadre d'une Vision Royale stratégique et globale, centrée sur le renforcement des capacités en matière du développement humain, agissant en faveur de la paix et stabilité et soutenant l'intégration économique, sous régionale et régionale, impliquant secteur public et privé et associant la coopération tripartite avec le Nord. Et d'expliquer que cette volonté concerne principalement notre continent d'appartenance l'Afrique, elle est aussi ouverte sur d'autres espaces régionaux en Asie (ASEAN) et en Amérique Latine (SICA). Pour Mme Boucetta, plusieurs facteurs ont contribué au développement et à la réussite de la coopération sud-Sud menée par le Maroc. Elle a cité en particulier la réforme constitutionnelle et égalité de genre, politique de migration, Initiative Nationale pour le Développement Humain; l'expérience cumulée ainsi que les compétences et savoir-faire technique dans plusieurs secteurs porteurs et stratégiques qui font du Maroc un leader africain dans plusieurs domaines notamment ceux en rapport avec le développement durable (énergie renouvelable, sécurité alimentaire, gestion de l'eau,...), et plus qualifié pour mener à bien ces projets de coopération. La dynamique économique du Maroc qui fait de lui premier investisseur en Afrique de l'Ouest et deuxième investisseur africain en Afrique, première plateforme Africaine industrielle dans le secteur automobile, leader africain dans les secteurs financiers et télécommunications.... ont été aussi cités par la responsable. Pour illustrer ses propos, Mme Boucetta a cites notamment les multiples Visites effectuées par Sa Majesté le Roi (plus de 50) dans plusieurs pays africains (une trentaine) durant les 20 dernières années, avec des délégations importantes représentant secteur public et privé, les projets de coopération bilatéraux (plus de 1000 accords conclus touchant différents domaines entre le Maroc et des partenaires africains ; avec un mécanisme de suivi et d'évaluation pour s'assurer de leur mise en œuvre effective); l'importance réservée aux programmes d'éducation et de formation professionnelle, comme en témoignent les 11.000 étudiants africains – dont 9.000 boursiers – actuellement présents au Maroc, selon les chiffres de l'Agence Marocaine de Coopération Internationale (AMCI); la nature et le choix des projets de coopération créateur de richesse et de valeur ajoutée pour le pays partenaire; et l'implication du Maroc dans des questions d'intérêt globales : exemple climat (Bassin du Congo, Sahel, ...) migration (observatoire africain pour la migration), climat et la mise en œuvre de la Zone de Libre-échange Continentale Africaine. " La position du Maroc vis-à-vis des pays africains et de la région MENA, et l'état d'avancement de la relation du Royaume avec l'OCDE – qui s'intéresse de plus en plus à l'Afrique à travers son Centre de Développement - nous invite à considérer que nos convergences d'ordre stratégique interpellent à lancer plusieurs réflexions pour un nouveau partenariat, qui s'inscrit dans la durabilité, et à la conception d'un nouveau type de collaboration approprié : Une coopération triangulaire « OCDE / Maroc / Afrique » où chaque partie Maroc-OCDE apporte une vraie plus-value", a-t-elle indiqué. A cet égard, elle a souligné que "le Maroc est disposé à réfléchir ensemble sur la meilleure façon de soutenir la mise en place d'un partenariat tripartite gagnant-gagnant (Afrique-Maroc-OCDE) pour le développement économique et sociale de l'Afrique". Mme Boucetta a ainsi réitéré la disposition continue du Maroc pour accueillir une conférence en vue de lancer le dialogue entre l'OCDE et les pays africains, dans le cadre de la coopération tripartite "efficace, ciblée et multidimensionnelle et mutuellement bénéfique".