Représenté par Mounia Boucetta, la secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires Etrangères, le Maroc a été parmi les pays africains à assister ce mercredi à l'ouverture de la conférence régionale africaine de haut niveau sur la lutte contre le terrorisme et la prévention de l'extrémisme violent qui a eu lieu à Nairobi, au Niger. Et ce, avec la présence de El Mokhtar Ghambou, l'ambassadeur du Maroc au Kenya et au Burundi. Lors des travaux de la Conférence, Mme Boucetta, a précisé que la dimension sécuritaire et militaire, la réalisation du développement économique et humain et la préservation de l'identité culturelle va de pair avec la politique africaine voulu par le Souverain. Une politique qui prône l'émergence d'un modèle innovant de coopération Sud-Sud agissante et solidaire, mettant le citoyen africain au centre de l'action commune. Cette approche, a-t-elle affirmé, est basée ainsi sur un socle de principes et de valeurs, dont l'intégration et la solidarité continentales et interrégionales en sont des éléments clés, et la responsabilité collective et partagée des Etats africains est un préalable pour la stabilisation et le développement harmonieux du continent. Dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre le terrorisme, Mounia Boucetta a souligné la volonté du Maroc à partager son expérience opérationnelle, ainsi que son approche de développement socio-économique et humain dans tous les secteurs, notamment celui de l'éducation, donnant l'exemple avec la Fondation Mohammed VI des Oulamas Africains. Créée en 2015, elle contribue à la préservation des valeurs de tolérance authentique de l'Islam en Afrique à travers le réseau des oulémas africains. La Secrétaire d'Etat a souligné, par ailleurs, que l'Afrique a besoin plus que jamais d'une action commune, immédiate et déterminée en faveur de sa stabilisation, du renforcement de sa sécurité et la promotion de son développement économique, lui permettant de devenir un espace de prospérité et de stabilité. Le Maroc est "profondément préoccupé" par l'évolution "alarmante et grandissante" du terrorisme en Afrique, un continent où la situation est davantage aggravée par de multiples facteurs de déstabilisation, tels que la prolifération et la continuité des conflits, les menaces à la souveraineté et à l'intégrité territoriale des Etats, l'expansion des trafics illicites et transfrontaliers de tout genre, et les déplacements forcés de populations, a précisé Mme Boucetta. « A ces facteurs, s'ajoutent les vulnérabilités causées par les changements climatiques et l'absence d'une croissance économique inclusive, aggravée par une démographie galopante, qui offrent un terrain fertile favorisant l'infiltration puis l'enracinement des groupes terroristes et de leurs idéologies extrémistes, particulièrement auprès des jeunes », a-t-elle ajouté. Face à la complexité et l'évolution continue de la menace du terrorisme, Mounia Boucetta a déclaré qu'une prise en compte des causes profondes du fléau, en sus du renforcement des capacités sécuritaires, était nécessaire pour une action efficace. La secrétaire d'Etat a également rappelé l'engagement de coopération du Maroc au niveau des actions et programmes instaurés par les Nations unies et les autres instances multilatérales.