La nature prolongée des conflits actuels affecte l'avenir de générations entières d'enfants dans le monde selon l'UNICEF. Le Fonds des Nations Unies pour l'enfance souligne qu'entre 2014 et 2018, des cas d'attaques contre l'éducation ont été signalés dans 87 pays. Lors de l'ouverture de la troisième Conférence internationale sur la sécurité dans les écoles qui se déroule les 28 et 29 mai à Palma de Majorque en Espagne, les participants ont rappelé que dans le monde entier, les attaques contre les enfants se poursuivent sans relâche, les parties belligérantes faisant fi de l'une des règles de base de la guerre est la protection des enfants. En effet, l'UNICEF ne cesse de demander la fin de toutes les attaques contre les écoles et exhorte toutes les parties belligérantes à protéger l'éducation pendant les conflits armés. L'UNICEF donne dans ce cadre l'exemple avec ce qui se passe en Afghanistan. Ainsi, les attaques contre les écoles en Afghanistan ont triplé entre 2017 et 2018, passant de 68 à 192. C'était la première fois que les attaques contre les écoles augmentaient depuis 2015. «L'éducation est sous le feu des critiques en Afghanistan», a déclaré dans un communiqué la directrice générale de l'UNICEF, Henrietta Fore. «Les attaques insensées contre les écoles, le meurtre, les blessures et l'enlèvement d'enseignants, et les menaces contre l'éducation détruisent les espoirs et les rêves de toute une génération d'enfants ». Le conflit en cours et la détérioration rapide de la sécurité dans tout le pays ont entraîné la fermeture de plus de 1 000 écoles à la fin de l'année dernière. Un demi-million d'enfants se sont vu refuser le droit à l'éducation. L'augmentation du nombre d'attaques dans les écoles a notamment été motivée par l'utilisation d'écoles en tant que centres d'inscription des électeurs et de bureaux de vote pour les élections législatives de 2018. Environ 3,7 millions d'enfants âgés de 7 à 17 ans, soit près de la moitié de tous les enfants d'âge scolaire du pays, ne sont pas scolarisés en Afghanistan. L'aggravation de l'insécurité, les taux élevés de pauvreté et la discrimination persistante à l'égard des filles ont fait augmenter le taux d'enfants non scolarisés l'an dernier pour la première fois depuis 2002. Les filles représentent 60% des enfants non scolarisés. L'UNICEF est en première ligne dans les pays touchés par le conflit pour élaborer des plans de sécurité dans les écoles, ramener les enfants à l'apprentissage en offrant un soutien psychosocial et des possibilités d'apprentissage informelles, en formant des enseignants, en réhabilitant des écoles et en distribuant des fournitures pour l'enseignement et l'apprentissage. L'UNICEF collabore également avec divers partenaires pour aider les enfants à apprendre en dépit des conflits et de l'insécurité. Par exemple, un partenariat avec des gouvernements de l'Afrique de l'Ouest et du Centre contribue à l'élargissement d'un programme novateur d'éducation à la radio qui offre une plateforme d'apprentissage alternative aux enfants et aux jeunes touchés par les crises.