Un pilote marocain est impliqué dans le trafic illicite de drogue provenant d'Espagne. Il importait illégalement un médicament très connu pour ses effets secondaires abortifs, l'Artotec, qui avait été retiré du Maroc depuis le 31 juillet 2018. Selon el faro de Ceuta, le pilote fait partie d'un réseau composé de trois médecins et de deux femmes, qui travaillaient tous à l'hôpital de Marrakech. Tous arrêtés, ils sont dans l'attente de leur procès qui aura lieu le 24 mai prochain pour la pratique d'une trentaine d'avortements clandestins. Le médicament est destiné à lutter contre les maladies arthritiques ou rhumatismales, mais parmi ses effets secondaires pour les femmes, figurent les contractions de l'utérus qui, en cas de grossesse, entraînent presque inévitablement la perte du fœtus. C'est pour cette raison qu'il n'est délivré que sur ordonnance. L'organisation du trafic Les médecins prescrivaient sur ordonnance de l'Artototec, au nom du père du pilote qui était supposé souffrir d'une maladie rhumatismale. En Espagne, le médicament coûte environ 12 euros la boîte. Les trafiquants disposaient d'un appartement à Marrakech comme centre d'avortement clandestin. L'intervention pour l'interruption de grossesse variait entre 3000 et 3500 dirhams. Au Maroc, la pratique de l'avortement est punissable d'une peine pouvant aller jusqu'à 10 ans de prison, sauf si la vie de la mère est en danger. Actuellement, un projet de loi envisage d'étendre les cas légaux d'interruption de grossesse au cas où le fœtus est le résultat d'un viol, d'un inceste ou de malformations congénitales.