Avec l'arrivée du printemps, l'opération de distillation d'eau de fleur d'oranger peut démarrer. Une occasion que les Marrakchis saisissent pour organiser, durant les toute un cérémonial célébrant la nature et la vie. Cette année, l'opération s'est faite dans un cadre festif faisant la part belle à la convivialité et ce les 26 et 27 mars. Il faut savoir que dans la ville ocre, qui se revendique capitale mondiale de la fleur d'oranger, cette tradition est le fruit d'un long héritage de mère en filles. « C'est une affaire de femmes. C'est grâce aux femmes qu'on a sauvé et sauvegardé ces traditions qui sont plus que millénaires », fait remarquer Jaâfar Kansoussi, expert en patrimoine des Médinas et président de l'association « Al Munya » à Marrakech. Les fleurs du bigaradier, qui est un arbre rustique qui produit des oranges amères, sont cueillies et récoltées. La distillation de l'eau florale se fait d'une façon artisanale, grâce à des alambics en cuivre. L'eau de fleur d'oranger est en fait l'eau de condensation qui est récupérée de l'essencier de l'alambic. Les nombreuses vertus de cette eau sont parfaitement connues par les femmes marocaines en général et les Marrakchies en particulier. « C'est une tradition très ancienne à Marrakech qui consiste à distiller les fleurs de bigaradiers pour obtenir l'eau de fleur d'oranger à la forte symbolique pour les Marrakchis », déclare Halima Bouadik, coordinatrice de la fête de la fleur d'oranger « Zahriya ». Une tradition qui n'est manifestement pas prête de d'éteindre au grand bonheur des Marrakchis.