Environ 2 millions de Marocains sont atteints de diabète. Parmi eux, 40% l'ignorent. Ces estimations, établies par la Ligue Marocaine de Lutte contre le diabète, jettent la lumière sur l'ampleur qu'est en train de prendre cette maladie silencieuse. A l'occasion de la Journée mondiale du diabète, célébrée ce mercredi 14 novembre 2018, les professionnels insistent sur l'importance du dépistage en tant que mesure préventive phare. Entre symptômes, diagnostic et prise en charge, contactée par 2M.ma, Dr.Mamou Ghita, endocrinologue, nous dit tout. Quels sont les signes annonciateurs du diabète ? Les signes ressentis par les patients atteints de diabète quelque soit le type, se manifestent à travers ce que l'on appelle l'hyperglycémie. Toutefois, pour le diabète de type 2 qui est le plus fréquent, les symptômes sont plus insidieux. La maladie peut rester longtemps silencieuse évoluant à bas bruit et parfois découverte au décours de complications, c'est dire l'importance du dépistage précoce. Les signes les plus communs se résument en une envie fréquente d'uriner de jour mais surtout de nuit, une soif intense, une augmentation de la faim, une fatigue et faiblesse excessives, parfois un amaigrissement inexpliqué, des infections cutanées ou génito-urinaires ou encore une mauvaise cicatrisation. Pour ce qui est des complications en mesure de faire diagnostiquer le diabète, on peut citer: une atteinte oculaire avec des troubles visuels ou même cécité, des pathologies cardiovasculaires à type d'infarctus du myocarde ou d'accident vasculaire cérébral, une insuffisance rénale ou une infection grave du pied pouvant nécessiter une amputation. Quelle est la différence entre le diabète de type 1 et celui de type 2 ? Le diabète de type 1 est dû à une absence de sécrétion d'insuline par le pancréas, il représente 10 % des cas, atteint le sujet jeune, a des manifestations bruyantes surtout relatives à un amaigrissement important. Il est obligatoirement traité par l'insuline. Le diabète de type 2 représente 90% des cas, il survient aux alentours de la cinquantaine, chez des sujets en surpoids et sédentaires avec une hérédité familiale du diabète. Il est dû à une résistance à l'insuline. Il est traité par des règles hygièno- diététiques associées parfois à des médicaments par voie orale et si nécessaire de l'insuline. Quelles mesures préventives contre le diabète type 2 ? Celles qu'on peut énumérer s'adressent particulièrement au diabète de type 2. Nous recommandons à nos patients de contrôler le poids grâce à une alimentation saine, pauvre en sucres rapides et en gras et riche en fibres, de pratiquer une activité physique régulière, mais aussi, si il s'agit de fumeurs, d'arrêter la consommation de tabac pour ses effets très néfastes sur le système cardi-vasculaire et enfin se faire régulierement dépister en cas de facteurs de risque. Comment doit-on interpréter les résultats des analyses sanguines ? La glycémie à jeun est le test demandé. Celle-ci est normalement comprise entre 0,70 et 1,10 mg /l. Le diabète se définit par une glycémie à jeun supérieure à 1,26 g/l à deux reprises, ou une glycémie à n'importe quel moment de la journée supérieure à 2g/l . Peut-on guérir du diabète ? Y'a-t-il une solution- miracle ? Le diabète est une maladie chronique que l'on peut stabiliser sans réellement en guérir. Toutefois, pour le diabète de type 1, la greffe des ilots pancréatiques peut être considérée comme un traitement définitif. Le sport est-il important ? Bien évidemment, une activité physique régulière permet de stabiliser le poids et lutter contre l'obésité, de réguler la glycémie, et d'améliorer l'équilibre lipidique. Néanmoins, la pratique sportive devrait être précédée d'un examen médical afin d'établir un bilan cardiaque et préciser le type et l'intensité de l'exercice adéquats. En cas d'utilisation de comprimés hypoglycémiants ou d'insuline, des précautions sont à prendre pour éviter une chute importante de la glycémie.