Longtemps silencieux, le diabète est la première cause de cécité avant 50 ans et est responsable de plusieurs milliers d'amputations par an. Pourtant, la grande majorité de ces problèmes pourrait être évitée grâce à un dépistage régulier. Silencieuse pendant 10 à 15 ans, cette maladie ne fait pas souffrir mais attaque les yeux, les nerfs, les reins, les coronaires et les artères des membres inférieurs. La prévention des rétinopathies diabétiques repose sur la réalisation une fois par an d'un fond d'oeil. Mais les yeux ne sont pas les seuls menacés. L'atteinte des petits vaisseaux et des petits nerfs des pieds et des jambes est un important sujet de préoccupation. La sensibilité du pied peut être atténuée et le patient ne perçoit plus les agressions des chaussures : les durillons et les infections peuvent se compliquer et gangrener, ce qui entraîne des amputations. Pour éviter ces drames, un seul mot d'ordre : la prévention, qui doit être pratiquée annuellement. Mais la surmortalité et la réduction de l'espérance de vie des diabétiques sont surtout dues aux complications au niveau du coeur et des vaisseaux, responsables d'un décès sur deux parmi les diabétiques. Lorsqu'un régime alimentaire et la pratique d'un exercice physique régulier ne suffisent pas à contrôler la glycémie, des traitements à base d'insuline sont indiqués. En attendant la mise au point de nouvelles armes thérapeutiques, cette hormone est la clé d'un équilibre de la glycémie. Comment se soigner ? Le contrôle strict du taux de sucre dans le sang est le principe fondamental du traitement du diabète. Ceci passe en priorité par l'éducation du malade. La normalisation de la glycémie repose sur 4 piliers : la diététique, l'exercice physique, l'injection d'insuline et/ou la prise d'anti-diabétiques par voie orale et le contrôle des résultats obtenus par le dosage de la glycémie. L'objectif du traitement du diabète est de prévenir la survenue de complications. Diabète de type 1 Le diabétique insulino-dépendant doit prendre complètement en charge son traitement avec l'aide de son diabétologue. Les schémas thérapeutiques modernes comportent une injection d'insuline avant chaque repas, adaptée au menu et à la glycémie du moment. Entre les repas et la nuit, le foie continue de produire du sucre, et il faut le réguler par une ou deux injections d'insuline lente. Les injections d'insuline se font désormais avec des stylos injecteurs, très commodes et quasi indolores. Si les résultats restent irréguliers, une pompe à insuline portable, administrant en permanence l'insuline, est alors indiquée. Dans les cas particulièrement difficiles, on a recours aux pompes implantables qui débitent l'insuline dans la cavité péritonéale. La phase de « pré-diabète » du type 1 pourrait à l'avenir être identifiée par des marqueurs de l'activation du système immunitaire, permettant de repérer les sujets à risque. On pourrait tenter alors d'enrayer le processus d'autodestruction de leur pancréas en leur administrant un traitement qui reste à inventer, « gelant » l'agressivité du système immunitaire. Diabète de type 2 Pour ce type de diabète, maladie sans douleur qui se développe « à bas bruit », le retard du diagnostic peut être important, ce qui favorise la survenue de complications. L'absence de symptômes gênants n'incite malheureusement pas le patient à se soigner. L'individu qui a un excès de sucre dans le sang est invité par son médecin à modifier ses habitudes alimentaires et à pratiquer une activité physique régulière. Type d'aliments, horaire des repas et quantité des apports nutritifs sont à contrôler. Ceci est parfois vécu comme une contrainte, sans bénéfice évident. Si cela ne suffit pas à normaliser la glycémie, on prescrit des médicaments qui aident l'organisme à produire ou à assimiler l'insuline. Mais, après 10 ans d'évolution, les médicaments ne sont plus efficaces. Il faut alors administrer directement de l'insuline. Bien qu'il soit en partie familial, il n'y a pas de « fatalité » : le risque génétique de diabète peut être gommé par des parents responsables qui donnent le goût du sport à leurs enfants et les sensibilisent à une alimentation équilibrée.