Vaincre le diabète “En luttant contre l'obésité, on peut vaincre le diabète”, c'est en deux phrases le message que s'est efforcée de faire passer l'Organisation mondiale de la santé (OMS) lors de la Journée mondiale du diabète qui a eu lieu le 14 novembre dernier. Une journée qui avait justement pour thème central, cette année, l'obésité. Entre 120 et 140 millions de personnes dans le monde sont atteintes de diabète. Aucune région du globe n'est épargnée et l'OMS s'attend à ce que ce chiffre double au cours des 25 prochaines années. Le Maroc n'est pas en reste. 6,6% des Marocains sont atteints de diabète. Cette année, l'OMS et la FID (Fédération internationale du diabète) ont choisi comme thème pour la Journée mondiale du diabète l'obésité, facteur risque principal du diabète (de type2). Pour preuve, 90 % des personnes atteintes de diabète sont également en excès de poids. Des études ont également montré qu'au moins 1,7 milliard de personnes ont aujourd'hui atteint un niveau de risque élevé de développer des maladies liées au surpoids, notamment le diabète. Selon une estimation récente de l'OMS, plus d'un milliard d'adultes dans le monde est aujourd'hui concerné par la surcharge pondérale ou l'obésité. Ce qui représente indiscutablement de multiples risques de maladies dont le diabète. La surcharge pondérale étant reconnue par les experts comme le facteur de risque le plus fréquent, mais aussi le plus facilement modifiable, de survenue d'un diabète. Les enfants n'échappent pas à ce double mal auparavant presque réservé aux adultes. Au Maroc notamment, 13,3 % de la population souffrent d'obésité (19,1% des femmes contre 7,3% des hommes). Le surpoids concerne, d'autre part, 26% des Marocains (28,7% des femmes et 23,3% des hommes). Les spécialistes ne le répèteront jamais assez, une alimentation saine doublée d'un exercice physique régulier sont la meilleure façon d'éviter l'obésité et donc l'apparition du diabète. La FID estime qu'au moins la moitié des diabètes pourraient être évités par un simple contrôle du poids aussi bien chez les adultes que chez les enfants. Selon un rapport de l'OMS, prévenir le diabète passe par une prévention de l'obésité qui, elle-même, dépend d'une bonne modification du mode de vie de la personne notamment en privilégiant un régime alimentaire équilibré et une activité physique régulière. La perte de poids a naturellement des effets positifs importants car elle réduit l'insulino-résistance. Une réduction pondérale modérée peut tout aussi bien améliorer le contrôle glycémique et la sensibilité à l'insuline chez les sujets atteints de diabète. Elle diminue également les risques liés aux pathologies vasculaires, telles que la cécité et l'ulcère variqueux... En plus de l'adoption d'un mode de vie plus sain et équilibré, il est bénéfique d'associer un traitement susceptible de renforcer la perte de poids et diminuer le risque du diabète aussi bien chez l'enfant que l'adulte. Certains produits amaigrissants améliorent le contrôle glycémique ce qui réduit chez les sujets qui s'en servent le risque de développer un diabète. Lancée en 1991 du fait de l'augmentation notable du diabète dans le monde, la Journée mondiale du diabète a lieu le 14 novembre. Cette date est en elle-même un choix symbolique. Le 14 novembre étant l'anniversaire de Frederick Banting qui a été le premier à développer la théorie à l'origine de la découverte de l'insuline en octobre 1921. Le connaître pour le maîtriser Le diabète est une maladie chronique incurable, causée par une carence ou un défaut d'utilisation de l'insuline entraînant un excès de sucre dans le sang. Cette insuline produite par le pancréas est une hormone qui permet au sucre contenu dans les aliments d'être utilisé par les cellules du corps humain, leur donnant l'énergie dont elles ont besoin pour bien fonctionner. Chez le diabétique, l'insuline est insuffisante, ou du moins ne remplit pas son rôle correctement. Les cellules de la personne diabétique ne disposent donc pas d'assez de sucre qui leur sert de carburant indispensable à leur bonne marche. L'insuline est, dans ce cas, inutilement accumulée dans le sang avant d'être éliminée par l'urine. Mais auparavant, l'accumulation du sucre dans le sang aura d'ores et déjà provoqué une hyperglycémie (présence excessive de sucre dans le sang) entraînant des complications au niveau des reins, des yeux, des nerfs, du cœur et des vaisseaux sanguins. Il existe par ailleurs trois types de diabète. D'abord le diabète de grossesse, le moins nocif parce que temporaire. On l'appelle également le diabète gestationnel. Il apparaît chez la femme enceinte vers la fin du deuxième trimestre ou au cours du troisième trimestre. Chez 90% des femmes, il disparaît directement après l'accouchement. Puis le diabète de type 1, plus sérieux, il concerne 10% des diabétiques et est causé par des facteurs génétiques et environnementaux. Pour ce type de diabète, les cellules qui produisent l'insuline sont détruites par le système immunitaire. Le diabète de type 1 concerne surtout les enfants, les adolescents et les jeunes adultes. Son apparition est quasi-impossible à prévenir car, aujourd'hui encore, les chercheurs n'ont pas réussi à trouver une explication à la destruction des cellules qui produisent l'insuline. Enfin le plus fréquent, le diabète de type 2 qui représente 90% des cas de diabète dans le monde. Celui-ci proviendrait de l'incapacité des cellules du corps à absorber le sucre du sang et à le transformer normalement en énergie. Un processus qui nécessite l'intervention de l'insuline dont le corps ne produit plus de quantités suffisantes (insulinoprive) ou alors ne réagit pas correctement à l'action de cette matière produite par le pancréas (insulino résistance). A la différence du diabète de type 1, le diabète de type 2 peut être évité. On en parlait quelques lignes plus haut, le diabète de type 2 est la conséquence directe d'une augmentation du poids corporel. Explications des experts. Lorsque le poids augmente, le corps devient moins sensible aux effets de l'insuline. Ceci fait que le pancréas produit des quantités plus importantes d'insuline rendant le corps de plus en plus résistant à l'insuline. Qu'il soit de type 1 ou 2, le diabète est une maladie discrète qui ne peut être diagnostiquée qu'au bout de 5 à 10 ans après son apparition. D'après la FID 50% des diabétiques ne seraient pas conscients de leur maladie. Heureusement, les experts avancent certains symptômes qui peuvent nous faire prendre conscience de notre éventuel diabète. Notons, entre autres : la somnolence, une soif intense, une faim exagérée, une augmentation du volume des urines, une vision brouillée, une cicatrisation lente, des picotements aux doigts ou aux pieds... Le dépistage est fortement conseillé pour les individus de plus de 45 ans, les personnes obèses ou de parents diabétiques, ou encore les personnes hypertendues.