La communauté internationale s'apprête à célébrer le 14 Novembre la Journée Mondiale du diabète. C ‘est un événement qui revêt une importance non négligeable eu égard aux nombreux drames consécutifs aux complications inhérentes au diabète. Des complications lourdes, handicapantes (cécité, insuffisance rénale, cardiopathies, amputations des membres …) et parfois, malheureusement, le pronostic vital du malade est en jeu, ce qui signifie une mort prématurée. Mais avant d'aller plus en avant et de passer en revue l'ampleur de ce mal du siècle qui touche des millions d'individus à travers la planète dont plus de 3 millions au Maroc, ce qui fait que notre pays est aujourd'hui parmi ceux qui sont les plus concernés par cette terrible maladie, nous présentons ci-dessous un aperçu de ce qu'est cette maladie afin que chacun puisse mieux la comprendre pour mieux la prévenir. Le diabète est une maladie chronique causée par une déficience héritée ou acquise de la production d'insuline par le pancréas ou par une production inadéquate d'insuline. L'insuline est une hormone qui régule la concentration de sucre dans le sang. L'incapacité à produire suffisamment d'insuline ou à utiliser correctement l'insuline produite a pour conséquence l'hyperglycémie ou concentration sanguine élevée de sucre. L'hyperglycémie non contrôlée conduit avec le temps à des atteintes graves de nombreux systèmes organiques. Diabète de type 1 Il apparaît généralement à l'adolescence ou au cours de l'enfance mais très rarement à l'âge adulte. Il est la conséquence de la chute brutale de la production en insuline par le pancréas. Les raisons de cette chute sont liées à une atteinte des cellules bêta des îlots de Langerhans qui sécrètent l'insuline. Cette atteinte a souvent pour origine le développement d'une auto-immunité, c'est-à-dire que l'organisme du malade se met à produire des anticorps dirigés contre les cellules bêta de son propre pancréas. Il s'en suit une carence absolue en insuline, et par conséquence un défaut majeur de pénétration du glucose dans les cellules, une quasi absence de stockage de glycogène, et donc un amaigrissement rapide, une forte déshydratation, et l'apparition, à plus ou moins longue échéance, d'un coma. Le diabète de type 1 touche environ 10%-20% des patients atteints de diabète. Les symptômes du diabète de type 1 Les symptômes sont : soif intense, urines abondantes, amaigrissement rapide. Ce diabète résulte de la disparition des cellules bêta du pancréas. L'organisme ne reconnaît plus ces cellules bêta et les détruit (les cellules bêta sont détruites par des anticorps et des cellules de l'immunité, les lymphocytes, fabriquées par l'organisme) : on dit que le diabète de type 1 est une maladie auto-immune. Le glucose ne pouvant entrer dans nos cellules retourne dans le sang. Le taux de glucose dans le sang s'élève alors. Le traitement du diabète de type 1 Le corps ne fabriquant plus du tout d'insuline, l'unique traitement actuellement est soit l'apport d'insuline : Sous forme d'injections (injection d'insuline avec une seringue ou un stylo) Soit avec une pompe à insuline (traitement par pompe), appareil portable ou implantable destiné à administrer l'insuline en continu Diabète de type 2 Il peut survenir chez tout le monde et à tous les âges bien qu'il se développe le plus souvent à un âge intermédiaire. Il est dû à une carence partielle de sécrétion d'insuline par le pancréas et à un défaut de l'utilisation de l'insuline par les tissus concernés. L'évolution de la maladie est lente, liée à la fois à une prédisposition et à des facteurs environnementaux (alimentation excessivement grasse et sucrée). La glycémie progresse lentement, et les complications apparaissent progressivement. La plupart du temps, le patient est en surpoids, voire obèse. Ce diabète peut évoluer vers un coma, mais ce sont le plus souvent les complications cardio-vasculaires ou les infections qui sont au premier plan et qui sont la raison de la plupart des décès prématurés. Le diabète de type 2 apparaît généralement chez le sujet de plus de 40 ans; Le surpoids, l'obésité et le manque d'activité physique sont la cause révélatrice du diabète de type 2 chez des sujets génétiquement prédisposés. Sournois et indolore, le développement du diabète de type 2 peut passer longtemps inaperçu : on estime qu'il s'écoule en moyenne 5 à 10 ans entre l'apparition des premières hyperglycémies et le diagnostic. Quelles sont les complications ? Le diabète de type 1 et le diabète de type 2 sont des maladies métaboliques qui peuvent induire plusieurs complications majeures telles que l'insuffisance rénale obligeant le malade à être sous dialyse rénale à raison de trois séances par semaine et ce durant toute sa vie; on note aussi l'atteinte des yeux pouvant aboutir à la cécité. Les complications du diabète peuvent être à l'origine d'amputations des orteils, des pieds du fait des gangrènes qui résultent des complications vasculaires et d'infarctus du myocarde mettant le pronostic vital du malade en jeu ce qui se traduit par des décès souvent prématurés de malades très peu ou pas informés sur le diabète. Il est donc tout à fait opportun à l'occasion de la journée mondiale de lutte contre le diabète d'insister sur l'importance de l'éducation des malades concernant les bonnes attitudes à adopter concernant le volet relatif à l'alimentation; il en est de même en ce qui concerne le respect du traitement, l'hygiène corporelle, les soins des pieds et la pratique d'une activité physique. C'est dire toute l'importance de l'éducation des malades et des bien portants dans la prévention du diabète et des complications inhérentes à cette maladie Le diabète au Maroc : une courbe exponentielle D'après l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le nombre de diabétiques dans le monde devrait augmenter rapidement d'ici 2030 pour dépasser 370 millions. Ce chiffre correspondrait à un accroissement de 110% par rapport au nombre de patients recensés en 2000. Les pays en voie de développement connaîtraient, à la même date, près de 284 millions de diabétiques. Le Royaume ne serait pas épargné par cette tendance haussière. Le Maroc est très concerné par la maladie diabétique qui aujourd'hui représente un réel problème de santé publique et si on se réfère à l'étude réalisée en 2000 par le ministère de la Santé, étude qui a concerné les facteurs de risque, il ressort des résultats de cette étude que 6,6% des Marocains de plus 20 ans étaient diabétiques en 2000, ce qui représentait prés d'un million de personnes, dont 120 000 t insulinotraités, c'est-à-dire des malades qui sont sous traitement à l'insuline. Parmi ces diabétiques, plus de 50 % méconnaissaient leurs maladies et seuls 300.000 étaient pris en charge par le ministère de la Santé. C'est dire toute l'ampleur du problème de la maladie diabétique chez nous. En 2005, le nombre de diabétiques a connu une courbe exponentielle puisqu'on comptait près de 2 millions. Trois années plus tard, la dernière étude épidémiologique réalisée en 2008 sur des personnes de plus de 20 ans, a estimé la prévalence du diabète à 10%. Ce taux pourrait dépasser les 10% pour les sujets âgés de plus de 50 ans. Cette année on estime a plus de 3 millions le nombre de malades atteints de diabète dont 100.000 à 150.000 sont insulinodépendants. Se pose alors deux problèmes majeurs auxquels sont confrontés régulièrement un grand nombre de malades diabétiques. Le premier de ces problèmes concerne l'accès aux insulines à tous ces malades et plus particulièrement celles et ceux qui sont démunis; ceux qui ne peuvent s'acheter l'insuline, les seringues, les bandelettes pour faire des examens d'urines ou encore les examens de sang. Ces malades qui sont souvent dans un dénuement total s'adresse aux communes dont ils dépendent pour obtenir un flacon d'insuline par mois; ce qui reste en dessous des besoins réels du traitement. Le deuxième problème réside dans le manque de communication, d'éducation et d'informations qui sont des éléments indispensables pour mener à bien le traitement médical. Les malades diabétiques doivent non seulement bénéficier d'une prise en charge spécialisée dans des structures adaptées par des professionnels de santé. Il est aberrant que des malades diabétiques soient aujourd'hui dépendant pour leur traitement des communes au moment où la santé de nos concitoyens est du ressort du ministère de la santé. Il est temps que cesse cette multiplicité d'intervenants qui ne sert pas les malades, mais qui sert les intérêts d'autres individus. L'éducation et la prévention du diabète Le thème de la Journée Mondiale du Diabète est l'éducation et la prévention du diabète. La campagne invite tous les acteurs du diabète à comprendre le diabète et en prendre le contrôle. Pour les personnes atteintes de diabète, il s'agit d'un message d'émancipation par l'éducation. Pour les gouvernements, ce thème vise à l'implémentation de stratégies et politiques efficaces de prévention et de contrôle du diabète afin de préserver la santé de leurs citoyens atteints de diabète ou à risque. Pour les professionnels de la santé, il s'agit d'un appel à améliorer les connaissances afin que les recommandations ayant fait leurs preuves soient mises en pratique. Pour le public, il s'agit de comprendre l'importance de l'impact du diabète afin d'adopter des attitudes qui puissent permettre d'éviter ou de retarder le diabète et ses complications. Nous ne pouvons qu'insister auprès de tous nos lecteurs sur l'importance de la prévention en ce qui concerne la lutte contre les différentes maladies, ce qui sous entend bien entendu l'adoption de bonnes attitudes hygiéno-diététiques, d'éviter autant que possible les facteurs de risques (tabac-alcool- obésité- cholestérol…) de mener une vie saine loin du bruit, de la pollution, du stress et autres causes pouvant induire des pathologies souvent évitables. Pour éviter de souffrir du diabète Quatre trucs inédits Une étude menée par l'Université de l'Arizona a montré que les personnes souffrant de diabète de type 2 ou d'une forme de résistance à l'insuline parvenaient à faire baisser leur taux de sucre dans le sang en avalant deux cuillères à soupe de vinaigre juste avant de consommer un repas riche en glucides. Selon le chercheur qui a dirigé cette étude, cela serait dû au fait que le vinaigre contient de l'acide acétique qui met hors d'état de nuire certains enzymes digestifs qui libèrent le glucose des hydrates de carbone. En fait, le vinaigre aurait quasiment le même effet que certains anti-diabétiques modérés qui font baisser le taux de sucre dans le sang. Alors, en guise d'antipasti, avant un dîner italien à base de pâtes fraîches ou de pizza, mangez une salade assaisonnée avec 3 cuillères à soupe de vinaigre, 2 cuillères à soupe d'huile de lin, 3 cuillères à soupe de yaourt, 1 petite cuillère à café de miel, sel et poivre. Vous ferez baisser le taux de sucre de votre sang !