Ils accusaient leur employeur en France de les exploiter. Quatre bûcherons marocains travaillant en Aigurande, commune à la frontière de l'Indre et de la Creuse, ont obtenu satisfaction devant les Prud'hommes de Châteauroux, tribunal d'exception chargé de régler les différends relatifs au contrat de travail. Surcharge de travail, salaires dérisoires, et logements indécents. Agés de 31 à 46 ans, ces ressortissants marocains auraient été littéralement exploités pendant quasiment un an par leur employeur à Aigurande, bourgade à la frontière de l'Indre et de la Creuse. Tous les jours, ils travaillent comme bûcherons sur des chantiers de l'Indre et de la Creuse. Deux sont en CDI, les deux autres en CDD. Après une année au service de leur patron, les deux hommes en CDI ont seulement touché 2 000 euros. Depuis, ils vivent grâce à la générosité des habitants d'Aigurande qui se sont mobilisés et de la Croix Rouge. "Jamais on aurait cru vivre ça en France" racontent les Marocains exploités, dont les propos ont été relayés par les médias français. En plus de n'avoir pas droit aux weekends (le samedi et le dimanche, l'employeur leur demande de restaurer un local du centre ville d'Aigurande où il compte monter un kebab), ils étaient logés, les quatre, dans un local d'environ 60 m². Chaque mois, le patron leur réclame 300 euros de loyers pour payer le propriétaire. Excédés, épuisés par ces conditions de vie, ces ressortissants marocains se tournent vers l'inspection du travail. Le conseil des Prud'hommes de Châteauroux a condamné leur employeur à leur verser leurs salaires, 3500 euros pour deux d'entre eux, 4500 et 5900 euros pour les deux autres, des sommes qui correspondent à ce qu'ils avaient réclamé. L'employeur a 15 jours pour faire appel.